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Je me souviens de la première fois où j'ai vu et entendu
Daniel Aubin. C'était au Jam-Session blues des mercredis à
La Place à Côté de Montréal en fin d'année
2000. John McGale lui a demandé, à l'époque, de se
joindre au groupe sur la scène. Suite à sa performance je
lui ai demandé s'il poussait toujours à fond ses solos comme
à cette soirée. Il m'a répondu :
''C'est pas toujours comme ça. On dirait qu'il y a des soirs où le ''feeling'' est bon et la chimie entre les musiciens passe beaucoup mieux.'' Depuis son adolescence il s'adonne à la musique. Il a transmis cette passion à ses enfants, sa blonde et ses amis. Le saxophone est pour lui l'instrument qu'il utilise afin de donner libre cours à ses créations. Il existe des musiciens qui sont à la note si on peut dire... Ils offrent des performances hallucinantes dans le cadre d'une feuille musicale établie. Daniel Aubin, quant à lui, est de la race qui écrit la feuille musicale dans sa tête. En suivant l'émotion et l'inspiration du moment, il crée presque à volonté les portées musicales. Un talent qui n'est pas donné à tous, et à l'entendre, on comprend tout le bagage musical, à bourlinguer ici et là son art. C'est un gars qui aime bien les Jams Sessions. Une bonne occasion de jouer et d'échanger avec d'autres musiciens. Il a partagé de grandes scènes avec de nombreux artistes et comme il le dit : si le projet à du sens et que je suis disponible, je suis partant. En vacance, il n'oublie pas son sax. Je lui ai demandé de nous raconter quelques expériences vécues à l'étranger. Voici ce qu'il nous a dit... |
Ma première expérience hors Québec fut à Cayo Coco (Cuba) dans un petit piano bar du complexe hôtelier. Quelques pièces ‘’blues’’, mais surtout du jazz style latin. Cette soirée s'est terminée à l'aube... Par la suite, j'ai joué au Barbade lors d’un voyage que j’avais gagné suite à un concours de performance au travail. L’année suivante c’était à Puerto La Cruz au Venezuela. L'expérience culturelle a été sublime. Je jouais avec un ‘’band’’ vénézuélien dont le chef du groupe était un saxophoniste d'une soixantaine d'années. Nous avons alors partagé nos cultures musicales. Ce ne fut pas tâche facile. Au début il me faisait improviser sur un air de Tico-Tico. |
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Néanmoins, après quelques jours, nous nous
en donnions à coeur joie à jouer du ''blues''. Je montrais
même au doyen saxophoniste qu'il était agréable de
jouer dans l'assistance. Ainsi, les derniers jours, c'était
le doyen qui en faisait la demande. Nous jouions de nos saxophones en marchant
autour des tables le long de la plage et sur la piste de danse extérieure.
Les gens venant de divers pays appréciaient cette nouveauté
et semblaient avoir beaucoup de plaisir.
Par la suite, j'ai apporté mon sax à Cuba, en République Dominicaine, au Mexique et au Nicaragua. À ce dernier endroit j'ai échangé avec deux universitaires qui faisaient de la musique professionnelle pour payer leurs études en informatique. Ils ne parlaient ni anglais ni français. J'essayais donc de m’exprimer à l’aide de mon langage non verbal et avec certains mots de mon dictionnaire espagnol. Quelle expérience enrichissante ce fut sur le plan humain ! |
Une autre belle aventure s'est passée à Acapulco. J'ai
eu la chance de jouer avec trois groupes différents : un à
l'hôtel et les deux autres dans un bar du Centro. J'ai pu y
jouer du jazz pur, de la musique latine et du blues dans le style de Gary
Moore. Le souvenir que j'en garde restera indélébile. De
plus, ma copine fut traitée aux petits soins pendant que je jouais.
Outre mes voyages pour relaxer, je dois voyager occasionnellement
par affaire.
Ainsi, j'ai joué à Toronto au Grossman Pub où j'ai été accueilli par un musicien de Toronto (Rick). J'avais connu ce musicien lors d'un spectacle au Bistro à Jojo de Montréal dans le cadre du FIJM. Il était monté sur scène et il avait joué avec nous quelques pièces à l'harmonica. |
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Puis, il y a eu ce jam avec un band de Surrey en Colombie Britannique
(j'avais été introduit par le biais d'un de mes amis bassiste
de Vancouver, Brad, vivant maintenant à Montréal).
Étant l'invité de la soirée, ceci m'a permis
de jouer jusqu'aux petites heures du matin avec plusieurs musiciens et
de tous acabits.
J'ai aussi ‘’jammé’’ avec Lise Hannick à Québec (Limoilou) du temps qu'il y avait des jams les lundis (nous nous sommes connus lors des jams de la Place á Côté avec John McGale et nous avons festoyé musicalement plusieurs soirs à Carleton lors du Maximum Blues en 2002). |
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![]() Vancouver |
Le comble de toutes mes expériences fut lors de mon dernier
séjour à Vancouver en juin 2003. J'ai joué sur la
scène du Yale Hotel où se produisent les Powder Blues Band
et Groupes reconnus de la culture Blues, genre de ‘’Hall of Fame’’ du Blues.
Les trois pièces jouées vont rester gravées
dans ma mémoire à jamais.
Les jams sont un peu différents d'ici : le MC prend nos noms sur un grand morceau d'essuie-tout et fait l'appel de nouveaux musiciens à chaque trois pièces. Tous les musiciens sont remplacés avec beaucoup de discipline. Le nouveau groupe formé repart pour trois autres pièces et ainsi de suite. Et ce n'est pas le talent qui manque là-bas. |
![]() Gala Lys Blues 2003 |
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Il y avait une longue liste de musiciens tous passionnés du
blues. Je suis arrivé vers 13h30 ce dimanche là et
je suis monté sur scène vers 17h45, ce qui m'a permis d'apprécier
le talent local.
La musique occupe une grande place dans ma vie. Elle me permet de voyager à travers le temps et les cultures. Je saisis toutes les opportunités qui s’offrent à moi puisqu’elles me permettent de grandir et de cheminer. Ma vie ne serait pas la même sans la musique. Elle fait partie de moi et permet de me libérer des petits ‘’stress’’ de la vie quotidienne que ce soit quelques minutes ou quelques heures... |
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Daniel Aubin