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The Next Day
DAVID BOWIE
Columbia records
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Celui qu’on croyait définitivement perdu
pour la musique vient de produire son 24ème album studio, le jour
même de ses 66 ans. Enregistré dans le plus grand secret à
New-York durant l’année 2012, avec son complice de toujours Tony
Visconti, THT NEXT DAY (2013) reprend la pochette de ''HEROES'' (1977)
à la différence près qu’un gros carré blanc
portant le titre vient cacher l’ancienne photo mythique.
Signe que cet album renoue avec ses plus belles
heures de gloire, DAVID BOWIE s'entoure ici des fidèles collaborateurs
Earl Slick, Gerry Leonard et David Torn aux guitares, Gail Ann Dorsey et
Tony Levin à la basse, Zachary Alford et Sterling Campbell à
la batterie et Steve Elson au saxophone, renouant ainsi avec son passé
tout en restant très actuel et moderne. Ne manque à ce tableau
que le talentueux Robert Fripp qui a décliné l’offre de refaire
vibrer sa guitare comme à la grande époque de SCARY MONSTERS
(AND SUPER CREEPS) (1980) ou de ''HEROES''. |
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VIDÉO
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Pour entrer dans le vif du sujet, la chanson-titre
THE NEXT DAY remet les pendules rock à l’heure. On est en terrain
connu et la voix magique encore puissante opère comme toujours avec
un plaisir inégalé sur un beat digne de ses meilleurs titres.
DIRTY BOYS, plus expérimentale vaut pour le son du sax et on enchaîne
avec un grand titre, THE STARS (ARE OUT TONIGHT) à coup sûr
un classique (voir la vidéo qui est un pur régal de dérision
et de créativité). LOVE IS LOST est une autre réussite
inquiétante dans laquelle on embarque immédiatement. WHERE
ARE WE NOW nous renvoie à la lancinante nostalgie berlinoise de
la trilogie LOW (1977), ''HEROES'' (1977) et LODGER (1979) (voir
là aussi la vidéo avec les paroles).
VALENTINE’S DAY, IF YOU CAN SEE ME, I’D RATHER
BE HIGH sont dignes d’intérêt dans des styles divers et plairont
aussi bien aux fans de Bowie qu’aux néophytes. BOSS OF ME est une
merveille avec le sax bariton qui tient la cadence soutenue par des textures
si chères à l’artiste. DANCING OUT IN SPACE permet de se
dégourdir les jambes pour danser si le cœur vous en dit. HOW DOES
THE GRASS GROW ? n’aurait pas dépareillé sur LODGER ou SCARY
MONSTERS (AND SUPER CREEPS). |
(YOU WILL SET) THE WORLD ON FIRE est un autre
titre-phare de cet album, du pur BOWIE, des grosses guitares, un riff puissant,
une voix toujours bien en place, un classique en puissance. YOU FEEL SO
LONELY YOU COULD DIE est l’équivalent 2013 de ROCK'N'ROLL SUICIDE
(1972), une ballade parfaite qui saura sans nul doute émouvoir.
Enfin, l’énigmatique HEAT clôt cet album dans la tradition
BOWIE avec des paroles étranges : «I don’t know who I am…». |
On ne saurait trop recommander aux mordus la
version Deluxe de l’album qui renferme 3 titres additionnels prouvant encore
la qualité du retour du ''Thin White Duke'' en grande forme qui
se livre sans retenue et avec classe, signant ici, sans doute, un de ses
plus fameux albums en carrière, d'autant plus qu’une quarantaine
de chansons auraient été enregistrées durant ces sessions,
et qu’il en resterait donc une vingtaine à découvrir bientôt.
En définitive, on pardonnera à DAVID BOWIE d’avoir attendu
dix ans si c’est pour écouter aujourd’hui l'un des grands albums
de 2013.
Stéphan Lunati
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Tony Visconti - David Bowie
- Brian Thorn
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