Webzine Le Net Blues
La ‘‘crème’’ du blues,
livrée par Clapton
C’est un spectacle mémorable auquel nous avons
assisté, moi et les quelques 14 268 spectateurs présents
au Centre Bell mercredi dernier, lors du passage tant attendu d’Eric Clapton.
Après 10 ans d’absence de la scène montréalaise, le
guitariste est revenu en force afin d’offrir un spectacle de grande qualité,
nous rappelant qu’il trimbale derrière lui 45 ans de carrière.
Clapton nous a offert un spectacle grandiose où la guitare était
à son meilleur avec un répertoire majoritairement blues et
dans lequel se sont enchaînés de nombreux succès, appartenant
à nos plus grands bluesmen, tels les Robert Johnson, Willie Dixon,
Muddy Waters, Otis Rush et bien d’autres.
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Accompagné du guitariste Doyle Bramhall
et du pianiste Chris Stainton, le spectacle a commencé en force,
nous livrant dès la deuxième chanson, ‘‘Key to the Highway’’
(Derek and the Dominos) suivie de ‘‘Hoochie Coochie Man’’ qui a provoqué
chez la foule une ovation qui se répétera d’ailleurs à
plusieurs reprises tout au long de la soirée, ne serait-ce qu’avec
l’interprétation de ‘‘Little Wing’’ (Jimi Hendrix). Les deux écrans
suspendus en l’air de chaque côté de la scène nous
permettaient ainsi de constater en gros plan les jeux de guitare de Clapton
et Bramhall dont la complicité était palpable, sans
compter les quelques solos de Stainton qui furent maintes fois applaudis.
Clapton a bien sûr puisé dans certains
de ses succès, mais à peine. Même si ‘‘Tears in Heaven’’
n’a pu être entendue, nous avons eu droit à la jolie pièce:
‘‘Wonderful Tonight’’ ainsi que ‘‘Running on Faith’’, ‘‘Layla’’ et ‘‘Cocaine’’
qui fut la toute dernière pièce de la soirée avant
le rappel, comblé par la chanson ‘‘I Got my Mojo Working’’.
Clapton ne parle pas à son public, il se
contente plutôt d’un ‘‘thank you’’ entre chaque pièce et opte
pour l’enchaînement rapide mais tellement efficace. On ressent tout
de même une proximité entre le public et l’artiste, tant le
blues a ce don de nous transporter dans un quasi état second, d’autant
plus lorsqu’il est livré par Eric Clapton. |
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Malgré ses 63 ans, l’artiste transpire la forme et le dévouement,
comme si la musique ne l’avait jamais quitté. Tant de fois, le son
de sa guitare m’a infligé d’innombrables frissons ainsi que des
larmes aux yeux. Une larme de reconnaisance envers l’artiste. Une larme
de bonheur, d’admiration, d’appréciation du moment présent.
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Vers le milieu du spectacle, Clapton s’est emparé de sa guitare
acoustique et assis seul sur scène, nous a offert ‘‘Driftin’’, une
pièce de l’album: From the Cradle (1994). Après 4 ou 5 chansons
acoustiques, les musiciens et choristes sont revenus sur scène et
le spectacle s’est terminé vers 22h40.
Je dois mentionner l’excellente première partie livrée
par Robert Randolph & the Family Band, qui était franchement
impressionnant. Randolph joue de la pedal steel guitar, accompagné
de trois musiciens et font du blues de façon très originale. |
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Il s’agit d’une belle découverte et je vous invite d’ailleurs à
consulter leur site internet: www.myspace.com/robertrandolph.
Vous pourrez y visionner un vidéo, lors de leur passage à
David Letterman en décembre 2006 et qui vous donnera une bonne idée
du talent de ce groupe qu’on risque d’entendre de plus en plus parler.
Surtout après avoir effectué une tournée auprès
d’Eric Clapton.
Bref, cette soirée magique demeurera bien
ancrée dans ma mémoire, faisant de moi une éternelle
amoureuse du blues et de Clapton, un artiste exceptionnel.
Patricia Clavel |