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Le Net Blues
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Plume Latraverse
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LE BLUES DU PARC AHUNTSIC
Jeudi le 18 août 2005, je me
rends en direction
du parc Ahuntsic, à l’occasion du Festiblues International de
Montréal.
Un festival ayant pris naissance en 1998 au parc Raimbault à
Cartierville
et qui d’année en année se perfectionne et prend toujours
plus d’ampleur afin de livrer un évènement de
qualité,
permettant aux Montréalais et aux gens d’ailleurs d’assister
à
une multitude de spectacles blues. Celui-ci regroupe des artistes de la
scène blues québécoise, nationale, internationale
et sans oublier de la relève, puisque le fameux concours
‘Relève
en Blues’ subsiste et permet chaque année de voir sur
scène
3 groupes ou artistes blues finalistes qui se mériteront chacun
un prix, lors de la dernière journée clôturant le
Festiblues.
C’est la fin de
l’été et je vous
avoue que j’ai envie d’assister à ce festival avant que le beau
temps et sa chaleur nous quittent. La programmation étant
alléchante
puisqu’elle suggère des noms connus tels que Steve Rowe, Jim
Zeller,
Carl Tremblay, Bob Harrisson, Pat The White, Les Grandes Dames du Blues
sous la direction musicale de Paul Deslauriers, J.J. Milteau et
l’Orchestre
Métropolitain du Grand Montréal, Plume, puis tant
d’autres....
beaucoup même. À un point tel que ma
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problématique majeure aura
été
de m’entêter à courir 2 spectacles à la fois, donc
tiraillée entre la Maison de la culture, rue Lajeunesse, ainsi
que
les 3 scènes du Parc Ahuntsic. Je ne voulais
décidément
rien manquer. Malheureusement, la ‘’super woman ‘’ en moi aura bien
voulu
faire de son mieux pour tout voir et tout entendre, mais l’abondance
des
spectacles offerts n’aura pu me le permettre et je dus malgré
moi
faire quelques sacrifices concernant mes choix.
Spectacle Exception
Blues
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Breen Leboeuf
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Le groupe accompagnateur Yelo
Melo
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Martin Deschamps
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C’est donc du 18 au 21 août 2005
que j’aurai
ainsi qu’avec des milliers de spectateurs l’occasion d’assister
à
4 jours de bon blues en plein air ou en salle. Des festivités
jeunesses
ont lieu pour les plus jeunes et la tradition du concept ‘’Exception
Blues’’
se tient toujours. Cette année, Martin Deschamps, Breen Leboeuf
et Yelo Molo grimperont sur la grande scène Hydro-Québec.
J’arrive donc sur le site en cette
première
belle journée remplie de soleil, un soleil qui aura tellement
brillé
de tous ses rayons, qu’il en prendra congé les 3 jours suivants.
La majorité du Festival se sera déroulée sous un
ciel
pleureur. Il faut dire que le blues est synonyme de
mélancolie...
C’est une façon de voir les choses.
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Rosy
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C’est le Rosy Blues Band,
finaliste du concours
‘Relève en Blues’ qui a brisé la glace du festival.
Précisons
qu’à la même heure de chaque jour, deux autres finalistes
s’exécuteront.
Le Rosy Blues Band a capté
mon attention
dès le début. Que ce soit pour le talent des musiciens,
dont
celui du guitariste Carl Dutremble ou encore pour la voix imposante de
la jolie Rosy dont le timbre est idéal pour chanter du
blues.
Celle-ci a débuté
avec une interprétation
de ‘’Good Times’’ et a poursuivi avec, ‘’Crossroad’’, ‘’Jumpin Jack
Flash’’
ainsi que quelques autres chansons.
Le quatuor a su offrir une
prestation de
qualité lors de ce concours, dont le nom des gagnants sera
dévoilé
lors de la dernière journée et déterminé
par
un jury que le Festiblues a sélectionné. Non seulement la
finale conclura-t-elle l’unique expérience de ces artistes mais
elle sera également, souhaitons-le, suivie de plusieurs
autres.
Il est important
d’encourager la relève.
Cela nous permet de préserver le blues, de le voir
évoluer
parmi d’autres générations qui pourront le mettre en
valeur
et s’assurer d’en rendre les racines mémorables.
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Carl Dutremble
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Carl Tremblay
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Quarante-cinq minutes plus tard,
Carl Tremblay,
accompagné de Jimmy James à la guitare, débutait
son
spectacle sur la grande scène au grand bonheur d’une foule
à
l’allure sereine. L’harmoniciste et chanteur nous a livré un
‘’Suzie
Q’’ énergique et s’est même faufilé au coeur des
spectateurs
tout en saluant les fans et en étant simplement le gars
sympathique
qu’il est, ainsi que l’artiste talentueux.
Suivront également,
‘’Dock of the
Bay’’, ‘’Houng Dog’’ et d’autres chansons du répertoire de
Tremblay,
sans négliger la mention des jeux de guitare de Jimmy James qui,
chaque fois, parviennent à m’hypnotiser et m’en faire tomber la
mâchoire.
Un jeune couple très
amoureux a sauté
la clôture devant la scène pour le simple trip de danser
l’autre
côté. Je les ai trouvés beaux dans leur douce
rébellion.
Carl Tremblay a accroché bien des sourires ce jour-là et
le duo n’aura point été privé
d’applaudissements.
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Jimmy James
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Spoonfull (France)
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Un aspect que j’aime bien dans
les festivals
est de découvrir différents artistes qui viennent
d’ailleurs.
J’aime voir leur façon d’interpréter le blues, comment
ils
le ressentent et l’évacuent en s’exprimant au travers la
musique.
Il ne s’agit pas nécessairement de différence majeure
chez
les artistes d’une province ou d’un pays à l’autre, mais
j’imagine
que c’est normal qu’il y en ait. Nous sommes après tout ne
serait-ce
qu’un tout petit peu le reflet de notre société ou de
notre
environnement.
Chose certaine, les groupes
GoGo Blues (Danemark),
Spoonful (France), Bob Lamothe Blues Band (États-Unis) et The
Chuck
Lambert Band (États-Unis) m’ont livré cette sensation et
je les ai tous appréciés sincèrement.
Mon coup de coeur s’arrête
toutefois sur
The Chuck Lambert Band qui s’est manifesté le troisième
soir.
Vraiment ceux-ci m’ont impressionnée et ce groupe demeure bien
ancré
au fond de ma mémoire.
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J’ai ressenti une intense
complicité parmi
les musiciens et un plaisir flagrant d’y être. C’est sans doute
ce
qui a créé cette boule d’énergie qui roulait dans
la foule. Une foule particulièrement nombreuse et en accord pour
faire la fête. Une de celles qui fait le plus grand bien aux
artistes
sur scène. En fait j’imagine, puisqu’elle participe, se fiche de
la pluie et se laisse envelopper par la musique, regroupant des gens de
tous âges sur lesquels s’affichent une bonne humeur qui fait
drôlement
du bien et cela pour tout le monde.
Le chanteur, vêtu de
blanc contrastant
avec sa peau, un chapeau sur la tête et de grosses lunettes ne
dégage
que de la sympathie. De plus, il possède une voix profonde qui
le
rend impressionnant à mes yeux. Son image, sa musique et sa voix
me rappellent l’idée que j’avais d’un bluesman, typique d’un
film
probablement.
Ils sont cinq regroupant un
harmoniciste, un bassiste,
un drummer et un guitariste. J’ai eu un faible pour Vinnie Puryer, le
bassiste
aux gigantesques doigts qui a su me faire écouter son instrument
à merveille. Parmi le répertoire, on a pu entendre ‘’Mojo
Working’’ ainsi que bien d’autres.
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Bob Lamothe ( É-U )
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Chuck Lambert Band (
É-U )
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Le groupe se sera permis, dit-il,
de jouer du
Muddy Water à leur façon.
L’harmoniciste est descendu de la
scène
pour retrouver les spectateurs. Le guitariste a joué un super
solo
et on aurait voulu que ça continue. Vers la fin, on entend Chuck
Lambert dire ceci: No mater what.... someday you’re gonna have the
blues!
Et la superbe foule en redemande, un rappel s’exige. Le groupe des
États-Unis,
visiblement consentant à l’idée du temps
supplémentaire,
n’aura pu dépasser l’heure imposée bien bien longtemps,
règlement
oblige et bien malgré eux.
J’ai pris la peine d’aller
les rencontrer
après le spectacle, question de les saluer et de les
féliciter.
Ils sont tous aimables et ont bien aimé leur expérience
à
Montréal. Si jamais ils reviennent dans le coin, je vous le dis,
ça vaut la peine d’aller les voir.
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Pat The White
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Blues Berry Jam
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Toutefois, la scène blues
québécoise
comprend aussi des artistes qui me sont méconnus musicalement et
qu’encore aujourd’hui je ne cesse de découvrir en essayant
d’assister
à autant de spectacles possibles. Le Festiblues aura
été
pour moi une occasion d’entendre pour la première fois: The
Blues
Berry Jam, Pat The White, Bottleneck, Sue Foley et Ricky Paquette &
The Soul Benders.
Denis Viel
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Ce dernier,
âgé de 14 ans, mais
étonnamment mature, (c’est évident en le regardant aller)
a fait un très bon spectacle et en a sûrement ébahi
plus d’un à cause de son talent et son potentiel le
mènera
sans doute loin surtout s’il continue d’aller à ce rythme. Son
répertoire
comporte les Hendrix, Stevie Ray Vaughan, etc. Sachez que son premier
album
est disponible en magasin: ‘’Early for the show‘’, sur lequel on y
retrouve
même ses compositions. Je l’ai d’ailleurs acheté et suis
très
satisfaite de ce disque. Bravo à Ricky Paquette!!!
Pour en revenir aux
finalistes du concours de
la Relève, la deuxième journée était celle
de Denis Viel en solo. J’ai vu un jeune homme s’installer pour
débuter
sa performance. Il me semblait gêné et tout petit sur la
scène.
Il faut tout de même de l’assurance pour ainsi chanter ses
compositions,
guitare à la main, en solo et dans le cadre d’un concours qui
rend
encore plus nerveux.
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Ricky Paquette
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Un respect pour cet artiste s’est
automatiquement
imposé dans mon cas. Sa voix douce et délicate, ses
textes
intéressants ainsi que la fragilité de l’artiste auront
formé
un tout fort intéressant. Viel semble rarement semer de
l’indifférence
chez les gens. C’est comme ça, difficile de ne pas aimer ce
qu’il
fait, je crois.
Malted Milk - Gagnant du
concours de la relève
2005

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Pappy Johns Band (
Première Nation
Ontario)
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Malted Milk, étant le
dernier groupe participant
du concours, tentait sa chance le samedi suivant. N’ayant rien pour
faciliter
la tâche du jury, puisque la chanteuse, Anne-Marie Pilon, a toute
une voix! Sans compter son énergie débordante lui
permettant
une présence scénique remarquable ainsi qu’une aisance
dont
il est très avantageux de posséder pour un chanteur ou
une
chanteuse. C’était nécessairement un atout, car Malted
Milk
a remporté la première place de ce concours, dans lequel,
il faut l’admettre, la compétition fut de mise.
Le spectacle, qui aura fait
jaser de lui
plus que tout, est celui de notre légendaire Plume Latraverse.
Des
milliers de personnes ont profité de l’occasion pour venir
entendre
celui qui se fait plutôt rare ces dernières années.
Ayant promis de creuser dans son répertoire blues autant que
possible,
la performance de Plume a emballé beaucoup de monde. Ainsi que
les
médias, puisque le lendemain matin, le Journal de
Montréal
publiait en première page une photo assez loufoque de l’artiste,
durant une interprétation de son spectacle de la veille.
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Jim Zeller Band
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Spectacle Les Grandes
Dames du
Blues
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Dawn Tyler Watson
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Paul Deslauriers - Kim
Richardson
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Sue Foley
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Mélanie Renaud
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Évidemment que je n’allais
pas rater les
Grandes Dames du Blues! Le concept de Brian Slack, avec lequel le
Festiblues
collabore, voulait des interprètes offrant ‘’leur vision du
blues
au féminin’’. Cela, sous la direction musicale de Paul
Deslauriers.
On nous a offert la crème de la féminité blues.
C’est-à-dire:
Dawn Tyler Watson, toujours aussi ravissante, talentueuse et bête
de scène, ainsi que Kim Richardson dont il est inutile de
mentionner
la quantité de frissons que la chanteuse m’a émise. J’ai
eu la chance aussi d’entendre Sue Foley, originaire de l’Ontario, qui
franchement
est une épatante guitariste que l’on qualifie être
populaire
dans le Canada anglais. Mais ce n’est pas tout, deux autres dames
seront
aussi de la partie. La chanteuse Mélanie Renaud qui elle, dans
son
cas, explore le rythm'n blues qu’elle a dans le sang. Elle s’est
contentée
de chansons davantage popularisées mais qui ne changeaient
absolument
rien à la beauté de ses interprétations. |
Nancy Desmarais
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De plus, on sent
immédiatement l’amour
du blues chez Mélanie Renaud. Elle danse bien et ses yeux, de
loin
ou de proche, nous indiquent combien elle est passionnée.
Nancy Desmarais, chanteuse du
Blues Berry Jam,
a aussi hérité d’un titre de Grandes Dames du Blues.
Chaque
fois que j’ai pu entendre cette chanteuse, j’ai sans cesse eu
l’impression
qu’elle se donnait à fond, qu’elle avait réellement le
blues
dans le sang et qu’elle pouvait aller loin. J’ai envie de dire que la
voix
de cette chanteuse me fascine et me séduit l’oreille. Oui!,
Pouvoir
décider de mes cordes vocales, je choisirais les siennes! Aux
côtés
de Paul Deslauriers, un guitariste qui ne déçoit jamais
grâce
à son professionnalisme et ses compétences artistiques,
tous
deux ont fait d’excellentes performances et se sont
éclatés
de plaisir, ça paraissait!!!
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Jean Jacques Milteau
Et l'Orchestre
Métropolitain
du Grand Montréal
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Jean-Jacques Milteau
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Je ne peux ignorer le tout
dernier spectacle
de cette édition. Celui-ci était attendu par plusieurs et
se révélait prometteur puisqu’il présentait un
concept
jamais vu, consistant à réunir Jean-Jacques Milteau, un
harmoniciste
français de réputation internationale, son guitariste
Manu
Galvin, tous deux accompagnés de l’Orchestre
Métropolitain
du Grand Montréal. Ce devait être sous la direction de
Yannick
Nézet-Séguin mais ce dernier a dû se faire
remplacer
à la dernière minute par M. Alain Trudel qui s'acquita de
sa tâche avec brio.
Peut-être que
l’attente des gens n’a
pu entièrement être comblée ce soir-là. Soit
par la faute d’une pluie trop fidèle et persistante ou encore de
quelques problèmes techniques sonores. Peu importe, le concept
s’est
avéré intéressant et j’ai su apprécier la
visite
et le talent de l’harmoniciste Jean-Jacques Milteau.
Sachez que certains des bars
environnant le quartier
Ahuntsic, participent à leur façon en présentant
en
fin de soirée des spectacles de blues live. Je n’ai pas pu en
profiter
à mon plein gré, mais j’aurai du moins fait un saut au
Bienvenue
Bar Salon, là où Riot and his Rythm Devils ont
livré
leurs compositions des plus entraînantes telles que ‘’Goin’ out
Drinking’’
et cela devant un bar plein à craquer. Riot sous un
éclairage
rouge vif justifiant le nom du groupe a beaucoup donné, sautant
et dansant, comme le veut un rituel de gros party.
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Pénélope McQuade
Porte-parole du
Festiblues
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Bien sûr que je pourrais
prendre plusieurs
pages à décrire le Festiblues et les nombreux artistes de
sa huitième programmation. Mais me liriez-vous jusqu‘au bout?
Non
mais sans blague, une telle longueur serait quasi ridicule. Sachez, en
toute franchise, que j’ai apprécié chaque journée
du festival au parc Ahuntsic. Ce parc métamorphosé en un
joli site festivalier propre et accueillant. Le grand nombre de
bénévoles
s’impliquant pour l’occasion ainsi que ses braves organisateurs ont
franchement
fait preuve de serviabilité, de coopération et
d’amabilité.
Tout ce monde, caché derrière la concrétisation de
ce festival, mérite une fière chandelle.
Je vous lance donc
l’invitation pour la
neuvième édition du Festiblues de Montréal 2006,
qui
se déroulera vers la fin de l’été. Un site
internet
est à votre disposition pour de plus amples renseignements:
www.festiblues.com.
Dans mon cas je lève la
main, je serai
présente. Souhaitons simplement que cette fois-ci le soleil
penchera
de notre côté!!!
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Carl Tremblay - Jim Zeller
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Bon Festiblues 2006!!!
Patricia Clavel
Autre photos

Jim Zeller - Carl Tremblay
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Orchestre Métropolitain du
Grand Montréal
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Justine Therrien - Martin Deschamps
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Exception Blues
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Blues Berry Jam
|

Chuck Lambert
|

Paul Deslauriers
|

Jim Zeller
|

Bernard '' Bingo'' Deslauriers
|

Jean-Sébastien Chouinard
|

Jean-Bertrand Carbou
|

Sam Harrisson
|

Marc Deschênes
|

Sue Foley
|

Jean Millaire
|

Bob Harrisson
|

Valérie Cormier
|

Ricky Paquette
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