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Le Net Blues
Festiblues
international
de Montréal
2006 - 9e édition
On peut sans aucune
hésitation crier haut
et fort que le Festiblues International de Montréal 2006
présenté
au parc Ahuntsic du 10 au 13 août dernier fut un réel
succès!
Une immense fête où le blues fut à l’honneur et
judicieusement
mis en valeur par des artistes locaux, nationaux et internationaux.
Rassemblant
environ 74 000 festivaliers sous un soleil radieux ou encore un
firmament
étoilé, le beau temps étant cette année au
rendez-vous.
Détenant une aide
financière
gouvernementale répartie sur 98 000 $ et à laquelle
s’ajoutaient
en plus différents soutiens financiers, les organisateurs du
Festiblues
ne se sont pas retenus pour faire appel à une pléiade
d’artistes
dont la majorité a participé afin de livrer aux
spectateurs
un blues poignant et libérateur.
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Planète Blues:
spectacle
diffusé sur les ondes de TV5
-
-
Vidéo
- Corky Siegel
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Pour la première fois en
2006, on fit
appel à des cameramen de TV5 pour filmer le fameux spectacle
Planète
Blues qui allait être diffusé par la suite sur cette
chaîne
le 27 août.. Ce spectacle, animé par le
réputé
Grégory Charles, qui est à un moment culminant de
sa
carrière, regroupait avec lui sur une même scène:
Luck
Mervil, Roland Tchakounté, l’harmoniciste Greg Slapczynski, le
danseur
de claquettes Travis Knights et Corky Siegel, etc.
Une première grandiose pour
l’équipe
du Festiblues envers qui le spectacle s’avéra un coup de coeur
ainsi
que pour les artistes faisant partie de ce nouveau concept. Les
spectateurs
étaient par milliers rassemblés, la plupart
confortablement
assis sur leur chaise pliante et le bonheur m’a paru unanime sur bien
des
visages...
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Vidéo
- Grégory Charles
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Robert Charlebois,
heureux de
revenir chanter
dans le parc de son
enfance
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Robert Charlebois
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Chaque soir, la scène
Loto-Québec
présentait dès 20 h 30 un spectacle de ce calibre
attirant
de grande foules. Ce fut le cas pour Robert Charlebois qui, la
même
journée, était précédé du chanteur /
harmoniciste Rick L. Blues et juste avant celui-ci de J. D. Slim.
Robert Charlebois, de retour
au parc de
son enfance, allait offrir un spectacle plus ou moins adapté
pour
l’occasion mais combien agréable! M’ayant assuré une
place
‘‘de luxe’’ pour assister à sa prestation, j’ai
dégusté
chaque précieux instant livré par Charlebois et ses
musiciens
entre qui l’on ressentait de toute évidence une belle chimie et
un plaisir d’être sur scène.
Puisant dans son répertoire
certains des
plus grands succès québécois, dont ‘‘Les ailes
d’un
ange’’, ‘‘Entr’deux joints’’, ‘‘Tout écartillé’’, ‘‘The
Frog
Song’’ etc... On peut sérieusement dire de Charlebois qu’une
scène
l’habille parfaitement. Son sens de l’humour, ses mimes et anecdotes,
sa
façon de bouger, d’interpréter ses chansons, ses textes
et
sa musique, bref tout, absolument tout est rassemblé pour faire
de Robert Charlebois un des artistes des plus prestigieux de l’histoire
de la chanson québécoise. J’aurais beau chercher mes
mots,
aussi bien dire que j’ai adoré ce spectacle du début
à
la fin.
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Hommage à
B.B.King
Avec le Christian
Malette Big
Band

Vidéo
- Christian Malette Big Band
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Le lendemain, suivant la
prestation de Kevin
Mark (gagnant de 6 prix Lys Blues), la performance de 20 h 30
était
entre les mains de Christian Malette et son Big Band avec comme
invités
Bob Walsh et la chanteuse Sylvie Desgroseilliers. Ceux-ci réunis
pour un hommage à B. B. King, légende vivante du blues.
Classé
comme un de mes moments forts du festival, Malette m’a nettement
impressionnée
par son talent irrésistible de guitariste et son potentiel de
leader
scénique.
Dû à quelques
contraintes techniques,
le spectacle a été quelque peu écourté et
certains
des plus grands succès du King tels que ‘‘The Thrill is Gone’’
n’ont
pu être entendus. Mais Christian Malette et son Big Band ont tout
de même su nous en mettre plein la vue avec des chansons telles
que
Everyday I Have the Blues ou Hold on,I’m Coming.
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De plus, la superbe Sylvie Desgroseilliers qui nous a
révélé
avoir été initiée au blues par Bob Walsh a su en
charmer
plusieurs par sa prestance et sa voix puissante,
particulièrement
avec son interprétation de Rock Me Baby.
Je dois dire qu’autour de moi j’ai entendu plusieurs
commentaires positifs
à son sujet et un collègue français l’a même
qualifiée de diva. Bref, avec ces nombreux talents réunis
sur une même scène, dont un Big Band enjoué,
difficile
de rater cet hommage. Bravo à Christian Malette!
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Charles Pasi, gagnant
du Tremplin
Blues-Sur-Seine
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Suivra ensuite, juste à
côté
sur la scène Hydro-Québec, le chanteur, harmoniciste et
auteur-compositeur
français Charles Pasi, gagnant du concours Tremplin Blues Sur
Seine
2005 de Mantes-la-Jolie, en banlieue de Paris. Un prix d’une valeur de
3 000 euros décerné par l’Office
franco-québécois
pour la jeunesse aura permis à Charles Pasi et ses musiciens:
Antoine
Holler à la guitare, Jimi Sofo à la basse acoustique et
John
Grandcamp aux percussions, de se produire à deux reprises dans
le
cadre du Festiblues en plus d'une mini- performance offerte lors de la
conférence de presse..
Charles Pasi s’est
sûrement mérité
une victoire dans le coeur des Québécois lors de son
spectacle
extérieur où un public assoiffé a eu droit
à
de délicieuses prestations. En faisant vibrer les anches de son
instrument sur des airs nous invitant promptement à danser, avec
en plus un charme fou et une telle générosité pour
son public, il interpréta pour la plupart des chansons sorties
tout
droit de son premier et récent album Mainly Blue. Ce dernier
comprend
toutes les compositions de l’artiste à l’exception de Happy Man
dont les paroles sont signées par son brillant guitariste et
ami,
Antoine Holler. Il s’agit d’un album blues, teinté de jazz et
qui
en dit long sur la carrière prometteuse de ce jeune artiste,
à
peine âgé dans la mi-vingtaine. Gageons que nous en
réentendrons
parlé éventuellement!
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Bref, j’estime Charles Pasi pour
ses rythmes
musicaux, son style, sa sensibilité et son audace. De toute
évidence,
celui-ci n’est pas reparti en semant derrière lui
l’indifférence.
Plusieurs se souviendront de sa flamboyante prestation de ce
jeudi
au grand air. À un point tel que la foule en redemandait
à
la fin! Mais malheureusement, la loi obligeant la fermeture du parc
à
une certaine heure, Pasi et son groupe n’auront donc pu, et cela bien
malgré
eux, succomber au rappel.
J’ai la vive impression que
Charles Pasi
est parvenu à faire taire quelques préjugés
concernant
le blues en France. Je me suis rendue compte que bien des gens au
Québec
n’arrivent pas à croire qu’il puisse y avoir du bon blues
là-bas...
eh bien détrompez-vous! Charles Pasi en est la preuve et cela
parmi
tant d’autres bluesmen français. Ne s’agit-il pas là des
bonheurs que procurent les festivals? Que de faire des
découvertes,
de se faire soi-même une opinion, se donner la chance de vivre
l’intensité
d’une chanson à sa pleine capacité, ouvrir ses horizons
pour
constater finalement que le talent et le bon blues existent aux quatre
coins de la planète...
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Vidéo
- Charles Pasi
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Du blues et encore du
blues...
-
Roland Tchakounté
|
Des spectacles étaient
également
offerts gratuitement à la Maison de la Culture
Ahuntsic-Cartierville,
où dès 20 h 30, jeudi le 10 août, on pouvait
entendre
l’harmoniciste Greg Szlapcynski, accompagné par Toma Milteau,
Antoine
Arroyo et Vincent Bidal... Notons que Szlapcynski, en plus de faire
partie
de Planète Blues et d’offrir un spectacle sur la scène
d’Hydro-Québec
le samedi 12 août, offrait des ateliers d’initiation à
l’harmonica
dans la zone famille, le samedi et dimanche. Une activité
intéressante
qui prouve que le Festiblues est accessible pour les gens de tout
âge.
Un autre Français,
d’origine camerounaise
cette fois-ci, a également contribué au succès de
ce festival, soit Roland Tchakounté.
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Greg Szlapzynski
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Il a donné un spectacle à la
Maison
de la Culture, le vendredi 11 août. Un spectacle auquel
malheureusement
je n’ai pu assister, puisque celui-ci avait lieu en même temps
que
l’hommage à B. B. King. Même si on voudrait tout voir et
tout
entendre, cela demeure impossible dans un festival... Cependant, je
n’ai
reçu que de bonnes impressions à son sujet, d’autant plus
que sa présence était grandement attendue au
Québec
par mes collègues québécois. J’ai toutefois eu
l’occasion
d’entendre quelques extraits de son album Bred Bouh Shuga Blues, sur
lequel
l’artiste chante du véritable blues dans sa langue natale qui,
je
vous l'assure, est de toute beauté! Une belle découverte
à faire pour ceux qui n’y ont pas encore tendu l’oreille.
La Route du Blues et
le Concours
de La Relève en Blues
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Il existe en plus de certains
festivals blues
du Québec et de l’Ontario, une association appelée La
Route
du Blues et qui reçoit un soutien financier de la part de
Tourisme
Québec. Regroupant jusqu’à présent 5 festivals
(Ottawa,
Montréal, Carleton, London et Victoriaville), l’association
favorise
l’échange d’artistes locaux entre les différents
festivals
et partage des idées afin de mettre autant que possible le blues
en valeur. Cette année, les artistes ayant
bénéficié
de cette initiative remarquable et solidaire de la part de la Route du
Blues sont: Tony D (Ontario), le Bill Durst Band (Ontario) et Daddy
Rich
(Clarksdale, USA). Ces derniers ont tous hérité d’environ
une trentaine de minutes afin d’offrir un spectacle sur la scène
extérieure Hydro-Québec. Je souhaite longue vie à
cette association et ses intentions louables! |
Il demeure encore dans la
tradition du Festiblues
et cela depuis 8 ans, le Concours de La Relève en Blues se
définissant
à l’équivalent du Tremplin en France. Un concours dont le
mandat est d’assurer la relève en matière de blues. Trois
finalistes furent sélectionnés par le vote secret d’un
jury
indépendant et dont j’ai fait partie. Les trois finalistes pour
l’année 2006 étaient: The Ronnies (St-Eustache), Aziz
(Montréal)
et le Denis Viel Band (Québec). Le premier prix,
remporté
par The Ronnies, offrait la chance d’enregistrer un démo. Le
deuxième
prix, un montant de 500 $, fut attribué au Denis Viel Band et le
troisième, une somme de 300 $ au groupe Aziz. De plus, le
Concours
de la Relève en Blues ouvrait également une porte pour
l’Europe
par l’entremise d’un jury français, assistant à chacune
des
performances des finalistes, soit du jeudi au samedi et dimanche
étant le jour de la finale. Après
délibération
du jury, celui-ci a décerné la bourse de
l’OFQJ-Blues-sur-Seine
au Denis Viel Band. Tel que convenu, le groupe s’est produit en
novembre
dernier lors de ce festival exécuté à
Mantes-la-Jolie,
en France. |
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Vidéo
- Aziz
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The Ronnies - Gagnant du concours
de la relève
Festiblues
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Denis Viel Band - Gagnant du
concours Blues
sur Seine
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Spectacles de fins de
soirées
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Vidéo - Steve Rowe
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Trois de nos grands bluesmen
québécois
ne pouvaient bien sûr être exclus de la programmation: Jim
Zeller, Bob Harrisson et Carl Tremblay.. Dès 23 h 30, ils
se sont emparés chacun leur tour de la Maison de la Culture.
Jour
après jour, ils nous ont offert de vibrants spectacles comme on
les connaît mais surtout comme on les aime. Ceux-ci affichaient
bien
sûr presque toujours complet et je me souviens d’une salle
bondée
de gens venus pour l’harmoniciste Jim Zeller qui avait offert un
spectacle
très riche musicalement.
Ce n’est pas tout! Les
organisateurs du
Festiblues avaient tout prévu! Y compris du blues jusqu’aux
petites
heures du matin. Plusieurs artistes offraient des performances dans des
bars spectacles environnant le quartier Ahuntsic. Parmi les
participants,
le blues se psalmodiait au bar Le Terminus, le Bienvenu Bar Salon, le
Bar
Inter B en plus des spectacles de 16 h donnés au St-Hub. Ce sont
des artistes tels que Nancy Desmarais, Anik Robitaille, Steve Rowe,
Adam
Karch, Vincent Druda, Mike DeWay, The Ramblers, André Grondin et
le Outsiders Blues Band que nous avons pu retrouver dans ces bars
majoritairement
comblés.
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Ces derniers (Outsiders Blues Band), qui
avaient
sorti leur premier album Riff N’Blues quelques semaines plus tôt,
ont offert aussi le tout dernier spectacle blues du festival sur la
scène
Hydro-Québec, soit le dimanche 13 août.
Les Porn Flakes
clôturent
le Festiblues
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Eh oui! Pour conclure ces 4
merveilleuses journées
bien 'bluesées', on fit appel aux Porn Flakes et leurs
invités
spéciaux. Le concept du groupe est de faire revivre des
succès
rock au travers de performances hors du commun et
interprétées
par des artistes généralement québécois
(humoristes,
chanteurs et comédiens). Ce groupe est composé de 4
musiciens
tous aussi expérimentés les uns que les autres: Dan
Georgesco
et Mike Plante (guitaristes et anciens membres du groupe Too Many
Cooks),
Alain Quirion (batteur et membre fondateur du groupe Zébulon) et
finalement Pat Lavergne (bassiste pour Garou). Cette fois-ci, les Porn
Flakes reçurent parmi eux: Hugo Lapointe, Anick Jean, Plastic
Bertrand,
Andrée Watters, Bruno Landry, Plastic Patrick, Kevin Parent
ainsi
qu’Annie Dufresne. Cette dernière en a mis plein les yeux aux
nombreux
spectateurs avec une chanson rock du répertoire de Diane
Dufresne:
Rock pour un gars de bicycle. Tout un numéro de la part de cette
jolie chanteuse et comédienne qui en a même profité
pour faire un tantinet de body surfing. |
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Kevin Parent-
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Près de moi, d’inconditionnels fans d’Anick Jean
y étaient,
criant son nom comme s’ils avaient peur qu’elle disparaisse! Ou encore
criaient-ils celui de Kevin Parent qui fut celui à se rapprocher
davantage du blues que les autres, grâce à une chanson de
Johnny Cash. S’ajoute aussi l’interprétation de la fameuse
chanson
Down in Mexico, écrite par Kevin Parent et compilée sur
l’album
des Porn Flakes qui, rappelons-nous, a fait un malheur sur les ondes de
nos radios durant la dernière année. Kevin a aussi pris
la
peine de souligner les bienfaits et l’origine du Festiblues ainsi que
le
travail acharné des bénévoles. Le passage de Kevin
Parent aura fait plaisir et allumé bien des étincelles
dans
les yeux de plusieurs spectatrices. |
Rick Hugues
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Hugo Lapointe
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Hugo Lapointe, le pied plâtré, que j’avais
croisé
à la conférence de presse de l’évènement,
s’est
déplacé lui aussi. Lui qui sait si bien chanter le blues,
ne serait-ce que pour l'avoir pratiqué dans les bars pendant de
nombreuses années. Bien assis sur une chaise, guitare à
la
main, il a choisi de nous chanter Travailler c’est trop dur, une
chanson
provenant du folklore acadien et écrite par Zachary Richard.
Même s’il me paraissait quasi injustifié,
voire même
déplacé de terminer le Festiblues par un spectacle on ne
pourrait plus rock, il n'en reste pas moins que les Porn Flakes et
leurs
invités ont démontré le potentiel de nos talents
québécois
et ont clôturé le Festiblues avec entrain et dynamisme,
sachant
divertir de nombreux festivaliers et les laissant ainsi sur une bonne
note....
Euh... une bonne note.... rock n’roll!!!
Non mais sérieusement, il s’agit d’un
rassemblement artistique
formidable dont l’envergure prend d’année en année de
l’ampleur,
de la crédibilité et de l’importance au sein de
l’industrie
musicale blues. Cet évènement nous permet de
découvrir
un nombre considérable d’artistes qui créent et
s'expriment
par cette musique afin de jouer, chanter et transmettre
l’émotion
qu’elle implique.
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Evan Joanness
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Bruno Landry
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Annie Dufresne
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Plastic Patrick
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Plastic Bertrand
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Le Festiblues
fêtera ses
10 ans l’an prochain!
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L'équipe de
direction de gauche
à droite
Martin Landry - Georges Fournier -
Martin Laviolette
Jacques Noël - Gilles Gauvreau
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Richard Chartrand
M. BlueSteel
Gagnant du concours de la
chanson Blues francophone 2006
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Le Net Blues
Prix Hommage 2006
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Rien de cette grande festivité
musicale n’aurait
assurément eu lieu sans le travail et l’acharnement des
organisateurs
dont le président Martin Laviolette aidé de ses
confrères:
Jacques Noël, Gilles Gauvreau, Georges Fournier et Martin Landry.
Sans compter les bénévoles et tous ceux qui travaillent
afin
de faire en sorte que le Festiblues International de Montréal
soit
une réussite et un hommage à la musique blues ainsi
qu’aux
artistes qui en jouent. Ce fut le cas en 2006!
Je vous invite donc pour l’an
prochain à
venir vous promener sur le site du Festiblues où celui-ci
fêtera
ses 10 années d’existence au coeur de la métropole et
cela
du 9 au 12 août 2007 avec une programmation que l’on nous
promet
épicée. Le site se maintient toujours à votre
disposition
au www.festiblues.com..
Au mois d’août prochain alors?
Patricia Clavel
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