Webzine Le Net Blues
Par: Jean-Guy Pouliot
jeanguypouliot@lenetblues.com
Quatre jours au Festival d'Été de Québec
10 au 13 juillet 2013


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La classique virtuosité de RUSH.
Il y a vraisemblablement consensus autour du fait que RUSH soit le plus grand rock band canadien, toutes décennies confondues. Qui plus est, contrairement à plusieurs de ses contemporains encore actifs, ses récents SNAKES AND ARROWS (2007) et CLOCKWARD ANGELS (2012) recoivent un accueil quasi comparable aux PERMANENT WAVES (1980) et MOVING PICTURES (1981) qui avaient fait école à l'époque. Dans ce contexte, les fans étaient donc privilégiés d'accueillir sur les Plaines, ce 10 juillet, l'un des chefs de file de ce que l'on qualifiait à ses débuts de rock progressif.

S'introduisant au son de SUBDIVISIONS, extrait de l`album SIGNALS (1982), les vétérans torontois proposèrent, pendant la première heure, plusieurs titres des albums précédents tels les THE BIG MONEY (1985), LIMELIGHT (1981) et WHERE'S MY THING ? (1991), ce dernier donnant lieu à un spectaculaire solo de batterie de Neil Peart, jusque vers FAR CRIES (2007).

Au retour d'une courte pause, accompagné des 6 musiciens à cordes, le power trio choisit de présenter les titres du récent CLOCKWARD ANGELS (2012) et les fans auront particulièrement réagi aux trois extraits radios connus jusquà maintenant CARAVAN, HEADLONG FLIGHT et THE WRECKERS. Les membres de RUSH se seront montrés plus inspirés que jamais, malgré leur soixantaine imminente, nous proposant toujours ces grandes envolées de plusieurs minutes de pure ''défonce'' aux multiples changements de tempos, dominées par la guitare d'Alex Lifeson et secondées, au besoin, par le clavier éclaté de Geddy Lee.
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La poésie de RICHARD DESJARDINS, Ingrid Saint-Pierre et Gaële ... La démesure du party de TIËSTO.
L'Histoire de RICHARD DESJARIDNS n'est pas sans intérêt. Après plusieurs années dans son Nord-Ouest d'origine avec Abbittibbi, son groupe de l'époque, il propose, à 40 ans, un premier album solo, LES DERNIERS HUMAINS (1988), suivi du méga hit TU M'AIMES-TU? (1990), vendu à plus de 120 000 exemplaires. Depuis lors, succès et reconnaissances pleuvent littéralement sur l'auteur-compositeur-interprète de 65 ans maintenant, autant que sur le cinéaste et activiste défenseur de nos forêts.
Pour cette soirée du 11 juillet dans le Parc de la Francophonie, sous le thème de la chanson québécoise,  DESJARDINS envahit la scène, en événement principal, accompagné de cinq très talentueux musiciens multi-instrumentistes concourrant à une excellente sonorité en support aux arrangements musicaux ingénieux et créatifs de tous les titres. Le vétéran icône de la chanson de chez nous a proposé, entre autres, plusieurs pièces des albums KANASUTA (2003) et L'EXISTOIRE (2011), de même que quelques classiques, tels, en rappel, les grands succès TU M'AIMES-TU ? (1990), que l'auditoire chantait avec lui, et QUAND J'AIME UNE FOIS, J`AIME POUR TOUJOURS (1990).
L'auteure-compositrice-interprète GAËLE, française d'origine et québécoise d'adoption avait, de son énergie débordante et contagieuse, lancé cette soirée de belle façon avec quelques extraits de son tout récent TÉLÉSCOPE (2013), un troisième album. Puis, c'est toute en douceur que la jeune trifluvienne INGRID SAINT-PIERRE, son piano et son orchestre de cordes vinrent littéralement charmer le public, principalement avec des titres choisis de son second album L'ESCAPADE (2012) en attendant l`arrivée sur scène de son idole de jeunesse.

Pendant ce temps sur les Plaines, jusque plus tard en soirée, l'une des plus belle foules de la saison vibrait littéralement de cette exhubérance débordante que suscitent les ''mix'' combien créatifs, les ''montées musicales'' bien senties et les sonorités recherchées du DJ de réputation internationale TIËSTO, venu clôturer de belle façon cette soirée ''electro house'' avec tous les effets sonores et visuels, explosions, flammes, lasers et pyrotechnie que peuvent inspirer l'immensité du site des Plaines à un tel virtuose dans sa forme d'art.

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La fougue de GUNS N' ROSES et Skillet.
L'Histoire de GUNS N' ROSES, en particulier celle du chanteur et pianiste AXL ROSE, n'est pas sans   rappeler quelques épisodes peu glorieux pour le leader du groupe qui peuvent encore, chez quelques fans, semer une certaine inquiétude quant au bon déroulement du spectacle attendu. Il faut dire, par ailleurs, que ROSE et ses nouveaux amis étaient venus au Centre Bell de Montréal, à l'époque de CHINESE DEMOCRACY (2008) et y avaient offert une très honnête performance.

Dans ce contexte, sous un ciel radieux ce 12 juillet, presqu'à l`heure prévue, GUNS N`ROSES, au son de la pièce titre du dernier album, envahit une scène très imposante, avec estrade arrière surélevée logeant le batteur et les deux claviéristes, incluant deux escaliers latéraux pour y accéder et sur laquelle AXL, son bassiste et ses trois guitaristes circuleront à plusieurs reprises. Tout de suite après, la soirée est définitivement lancée avec WELCOME TO THE JUNGLE (1987), le premier de pas moins de sept extraits que nous entendrons du classique APPETITE FOR DESTRUCTION (1987). 

Incidemment, la star de glam metal aura fait preuve d'une générosité qu'on ne lui soupçonnait pas dans les dernières années et offert une prestation électrisante de plus de 2h30, débordante d'énergie et supportée, à mon sens, par la meilleure voix ''live'' des chanteurs de ce créneau. Les fans auront particulièrement apprécié l'nterprétation avec tous les effets audio-visuels voulus du classique de McCartney LIVE AND LET DIE (1973) qu'il avait proposé en 1991 puis, précédé d'un long intro de piano à queue sorti de nulle part pour l'occasion, le sublime NOVEMBER RAIN (1991), également explosif à souhait, en particulier lors du célèbre solo de guitare final.

Enfin, après pas moins de trois pièces en rappel, GUNS N' ROSES va finalement quitter son auditoire sur une dernière explosion des plus spectaculaires en support au grand succès de la première époque PARADISE CITY (1987).

En première partie, le public a réservé un excellent accueil aux lourdes power ballads et au ''christian rock'' américain des deux gars et deux filles de SKILLET, proposant quelques extraits de RISE (2013), un 8e album en carrière sorti il y a quelques jours à peine.

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Les années 80 de DEF LEPPARD et de Foreigner.
Pour ce dernier samedi 13 juillet, les Plaines accueillaient l'une des figures de proue de ce que l'on appelait à l'époque (traduction libre) le ''nouveau métal britannique des années '80''. On asssocia ensuite DEF LEPPARD davantage au glam metal, bien malgré eux, suite à la parution des PYROMANIA (1983) et HYSTERIA  (1987), ce dernier ayant produit pas moins de 7 simples.

De l'avis de plusieurs, l'album a presque réinventé le genre à la lumières des tendances ''80'', par les sonorités de batteries électroniques doublées du style unique implanté par le batteur Rick Allen. Aussi, , l'absence totale de claviers ou tout autre instrument, sauf basse et batterie, rend encore plus impressionnante toute la gamme des sonorités originales et recherchées par les deux guitaristes qui se partagent les solos et partitions avec imagination, virtuosité et complicité manifeste. De même, les arrangements agressifs, particulièrement pour les finales de chansons font de DEF LEPPARD, un groupe à écouter en spectacle, sans utilisation de gadgets visuels à outrance mais avec une qualité   d'instrumentistes et un vocal collectif impressionnant dominé par le chanteur Joe Elliott. 

Les fans, très nombreux, auront eu droit aux grands succès FOOLIN' (1983), WOMEN (1987), ANIMAL (1987), POOR SOME SUGAR ON ME (1987), HYSTERIA (1987), aux power ballads BRINGING ON THE HEARTBREAK (1981) et LOVE BITES (1987), cette dernière avec le texte qui s'écrivait sur l'écran arrière en même temps, et plusieurs autres jusqu'en rappel où DEF LEPPARD va quitter sous des applaudissements nourris au son des deux simples ayant touché le Top #1 américain, ROCK OF AGES (1983) et PHOTOGRAPH (1983). 

En première partie de cette soirée toute ''80'', le soft/rock et les ballades accrocheuses et romantiques de FOREIGNER vinrent charmer plusieurs spectatrices, leur rappelant les titres à succès de leur jeunesse tels les HOT BLOODED (1978), DOUBLE VISION (1978), WAITING FOR  A GIRL LIKE YOU ( 1981) et, bien sûr, I WANT TO KNOW WHAT LOVE IS (1984). 
 

Jean-Guy Pouliot


 
 

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