Après le lancement d’album de Kim Richardson le 4 octobre dernier, nous nous sommes dirigé vers le temple du Blues à Montréal, le Bistro à Jojo.
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Pour ceux qui n’y ont jamais mis les pieds, l’endroit
est à l’étroit mais regorge tellement de vécu.
On y remarque de nombreuses guitares accrochées sur les murs et
autographiées des grands noms de chez nous tel que les; Bob Harrisson
et Jean Millaire. De nombreuses photos exclusives d’hier à aujourd’hui.
On se souviendra que la rue St-Denis fut en rénovation l’hiver dernier
empêchant toute circulation automobile. On y remarqua une baisse
drastique de la clientèle et le tout accompagné d’une loi
anti-tabac.
J’ai rencontré le proprio, Francis Chamberland il y a quelques semaines et il nous confiait être un peu plus encouragé par la saison estival avec un achalandage graduellement à la hausse. Pour ceux qui n’ont jamais visité le Bistro, je vous encourage à aller faire un tour et ce 7 jours sur 7 car on y présente de la musique ‘live’ à tous les soirs www.bistroajojo.com |
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Réjean Nadon
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Par: Patricia Clavel
patricia_clavel_netblues@hotmail.com |
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Cette fois ci, c’est avec Frede Freedom que je
me suis entretenue dans un bar de la métropole, le 2 novembre dernier.
Il s’agissait d’une rencontre me permettant carrément de découvrir
cet artiste âgé dans le début de la vingtaine. Je dis
découvrir, puisque je ne l’ai vu performer qu’une seule fois et
que nos discussions précédentes ne duraient jamais plus que
quelques minutes. C’est donc récemment, que l’opportunité
me fut offerte: celle d’éclaircir, de contredire ou encore de confirmer
les idées préconçues à l’égard de cet
artiste au talent flagrant.
Tout d’abord, artistiquement, qui est Frede Freedom? Eh bien! Il est avant tout guitariste ainsi qu’auteur-compositeur-interprète. À l’âge de 8 ans, il a déjà le coup de foudre pour le blues, ce style qu’il aura connu par l’entremise d’une de ces fameuses annonces Gap dans laquelle Kenny Wayne Shepard avait paru. Cet élément déclencheur lui aura donné l’un de ces frissons que l’on ne peut oublier et qui sera en quelque sorte la naissance d’une grande passion, dans laquelle il s’investira tout au long de sa vie. Convaincu et acharné à apprendre l’instrument à cordes, il s’engage à suivre des cours de guitare classique pendant 2 ans. Discipliné, il devient apte à la maîtriser rapidement, preuve d’un talent inné si l’on peut dire. Il poursuivra également par la suite des cours avec Jeff Stinco, guitariste du groupe populaire Simple Plan. Des cours qu’il me décrit avoir été extrêmement pertinents et toujours utiles, même encore aujourd’hui. Stinco lui apprend l’aspect théorique et des notions musicales dont il se souviendra sans cesse. |
Frede Freedom prétend détenir ce goût de la musique,
probablement par hérédité, puisque son père,
lui aussi, en est amoureux. Quant à sa mère, qui a toujours
aimé chanter, Frede vint un jour à la conclusion qu’il devait
le faire lui aussi afin d’arriver à chanter un jour ses compositions
et pouvoir s’offrir enfin en spectacle. Chose qu’il fera, entièrement
par lui-même, tout en se pratiquant seul dans sa chambre, jusqu’à
ce qu’il soit capable de pousser suffisamment des notes justes et respectables.
Déjà, Frede Freedom fait preuve d’autonomie, de maturité
et de volonté. Ce n’est pas pour rien qu’il parvient à faire
son premier spectacle à l’âge de 16 ans.
Inspiré par des artistes de tout genre, il écoute entre autres Steve Hill, Van Halen, Z.Z Top, Eric Clapton, Stevie Ray Vaughan, B.B. King mais affirme aussi idolâtrer Éric Lapointe. D’ailleurs, à plusieurs reprises, Freedom s’est prononcé sur le rockeur québécois, me disant connaître toutes ses chansons et éprouver pour lui un grand respect. Il aime beaucoup le francophone et une grande majorité de ses compositions le sont. S’il sort un album, dit-il, il aimerait bien le faire en français. Je décrirais Frede Freedom, à l’aide de ses propres confidences, qu’il est un artiste cultivant intérieurement la pureté et le vrai. Ce que je veux dire, c’est qu’il est sans prétention et la musique demeure sa priorité tout en lui jurant fidélité. Il aime bien s’entourer de professionnels chez qui il ne demande qu’à apprendre. L’artiste ne prône pas la jalousie envers d’autres musiciens, celle-ci menant certainement nulle part, sauf à nuire à son cheminement artistique et personnel. Il prétend être dur envers lui-même et rarement satisfait, sachant qu’il peut toujours faire mieux. Il s’agit là, à mon avis, d’une réflexion et d’une autocritique que plusieurs artistes ont d’eux-mêmes. |
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![]() Maximum Blues de Carleton 2004 |
Toutefois, je dirais que cela permet de donner sans cesse le meilleur de soi ainsi que la volonté de se surpasser à tout coup. Une motivation finalement.... Après tout, si la satisfaction est toujours de mise, on ne cherche pas vraiment à s’améliorer et évoluer musicalement. Je crois donc que d’être sévère sur notre personne permet l’amélioration de nos points faibles.
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Freedom se décrit aussi comme étant
humble et plutôt facile envers les musiciens qui l’accompagnent.
C’est-à-dire qu’il leur laisse une place, faisant de lui un musicien
dont il est agréable de s’entourer et s’impliquer professionnellement.
‘’Je suis ouvert afin d’exploiter toutes les avenues.’’ Il précise,
par conséquent, aimer mélanger plusieurs styles musicaux
dans l’interprétation de ses chansons. Il combinera quelques accords
jazz ou encore funk, rock, blues mais toujours en faisant ressortir davantage
un de ceux-ci en premier plan. C’est ce qui devient sa signature, pour
laquelle il tient mordicus, afin qu’on lui étiquette son propre
style, son originalité ou encore un son unique mais capable de s’infiltrer
dans tout.
‘’En show, j’aime laisser une place à l’inspiration musicale’’. En effet, pour avoir vu Frede Freedom sur scène, celui-ci ne semble s’imposer que très peu de barrières ou de limites, conscient que sa musique dépendra de ses états d’âme et du moment présent. Ainsi, il se laissera guider et offrira aux spectateurs une prestation intense, spontanée et vraie. Le fruit de son âme, pour bien dire les choses telles qu’elles sont. Je crois que ceux qui pratiquent cet aspect scénique offrent des moments ravissants, souvent magiques puisqu’ils sont impulsifs, instinctifs, naturels et libres. On obtient du coup, une impression d’exclusivité, comme si l’on assistait à un moment hors du commun, qui dépasse l’idée que l’on se fait souvent offrir d’une formule toute préparée, calculée, par ceux qui occupent la scène. Son r 'e9pertoire est vaste et nous y retrouvons de brillantes compositions qui valent certainement la peine d’être entendues. Accompagné à la batterie par Daniel Vézina, Frede Freedom se laisse la liberté de jouer avec de différents musiciens, dont Gilbert Joanis, bassiste réputé de très grand calibre. |
Frede Freedom aura de plus été
en nomination cette année lors du Gala du Lys Blues 2005 dans la
catégorie ‘’Artiste de la Relève’’. Une fierté s’assure,
puisque cela fait évidemment plaisir d’être nominé,
surtout en prenant considération son bas âge. Même s’il
admet avoir été plutôt déçu de ne pas
remporté le Lys Blues, Freedom reste conscient de sa chance et ne
baisse aucunement les bras. Ce n’est que partie remise.
Je crois qu’il est juste de dire que Frede Fredom a de l’avenir et que la clé du succès lui est destinée, quoique celle-ci est sûrement déjà entre ses mains... Bref, il m’a convaincue, l’espace d’un seul show donné au Bistro à JoJo récemment. J’imagine alors ce dont il est capable de faire. Certes, en le regardant performer dans le feu de l’action, j’ai compris qu’il était un vrai passionné, respectueux de la musique et que seule sa persévérance le mènera là où il veut. J’ai franchement apprécié notre conversation de presque 2 heures et dans laquelle je lui ai demandé où il aimerait être dans 10 ans? Il m’a répondu sans nulle prétention, qu’il aimerait bien avoir déjà percé au Québec afin de viser le marché européen, puisque je le rappelle, Frede Freedom tient à faire un album sur lequel on y écouterait ses compositions francophones. Avant même qu’il commence à s’illustrer sur scène, celui-ci écrivait déjà. On en déduit donc qu’il doit avoir d! éjà un bon nombre de compos à son actif. Lorsqu’il écrit, il le fait généralement de façon spontanée, inspiré sur le coup par ce qui se passe autour de lui ou en puisant dans son identité. |
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Je me suis permise de lui demander quel serait
son fantasme musical. C’est l’étape de ma question bonbon, ou de
mon dessert si on veut. Il m’a répondu qu’un jour, si quelqu’un
advenait à interpréter ses chansons, il en serait comblé.
Il ajoute aussi, en terminant, qu’une orgie musicale sur scène avec
plusieurs musiciens ferait certainement son bonheur.
L’entrevue terminée, je savais désormais ce que Frede Freedom avait comme projets d’avenir. Je savais aussi que je pouvais lui faire confiance en ce qui concerne sa carrière qui, elle, ne fait que s’accentuer positivement d’année en année. Faisant preuve de maturité, il dégage le sentiment de parler avec un gars vrai et ambitieux. En conclusion, j’ai obtenu un entretien enrichissant et dont je suis amplement satisfaite. Frede Freedom performe avec ses musiciens dans différents bars du Québec et parfois même en Ontario. Si jamais l’occasion vous est présentée d’assister à un de ses spectacles et bien je vous le conseille vivement! Impossible de le regretter et pas seulement pour les amateurs de blues. Mais aussi pour tous ceux et celles qui veulent vivre un moment où le feeling se manifeste et vous impose intérieurement la réponse au pourquoi tant de gens aiment la musique et pourquoi certains s’acharnent à gagner leur vie à travers elle. C’est simple, c’est parce que la musique est ce qu’il y a de plus beau sur terre. Elle est éternelle, elle nous remémore un paquet de souvenirs, instantanément dès les premières notes. Bien souvent, elle nous permet de s’évader, d’oublier nos tracas le temps d’une chanson. Ou encore, une mélodie peut nous permettre de vivre pleinement nos! émotions, d’alléger nos souffrances, de se laisser aller pour une fois et d’assister à des spectacles dans lesquelles de formidables artistes, dont Frede Freedom, lui rendront merveilleusement hommage pour ainsi devenir le fruit d’un spectacle réussi. Frede Freedom sait quoi faire de sa guitare afin de nous en mettre plein la vue! Ooohhh que oui! |
Patricia Clavel