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Par: Patricia Clavel
patricia_clavel_netblues@hotmail.com Photos: Lorraine Druda - Aldo Druda Capture MP3 et vidéo: Aldo Druda |
![]() Solid Ground - MP3 Live |
![]() Jimmy James - MP3 Live |
![]() Rick Dopera Band |
![]() Patrick Ross |
C’est le 26 septembre 2005. Une soirée
bénéfice en vue lors de cette maussade journée de
pluie. Mais ce n’est rien, vraiment rien. Comment se plaindre après
ce que la Nouvelle-Orléans vient de vivre? Il pourrait bien s’ajouter
: orages, éclairs, verglas, etc... que jamais je n’oserais dire
quoi que ce soit. Je m’apprête donc à assister à un
concert de blues ayant pour but d’amasser des fonds pour remettre à
la Croix-Rouge. Cette somme servira à aider les gens de la Nouvelle
-Orléans.
Le 30 août 2005, 80 % de la Nouvelle-Orléans fut inondée. La plus grande ville de l’état de la Louisiane, située au dessous du niveau de la mer et à la pointe du delta du Mississippi, compte une population de 500 000 habitants. Katrina aura enlevé la vie à des centaines de personnes, voire des milliers selon le maire de la ville, Ray Nagin. Le deuxième ouragan le plus puissant de l’histoire des États-Unis, avec des vents pouvant atteindre 240 km/h, plongera la ville dans un désespoir total. Le berceau de la musique apprendra alors la noyade de certains musiciens n’ayant pu survivre à ce tragique incident. |
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{Car la richesse culturelle de la Nouvelle-Orléans
est faite de tous ses musiciens, des Noirs pour la plupart, interprètes
et instrumentistes, qui se produisaient dans les orchestres et les formations,
paroliers, compositeurs ingénieurs du son, producteurs de musique...
Où sont-ils? Qu’ont-ils pu sauver? Il faudra attendre le retrait
des eaux pour établir un bilan des pertes en vies humaines comme
en talents artistiques. La Nouvelle-Orléans est devenue un mythe
pour avoir donné à l’Amérique noire sa musique classique
et au monde l’un des plus profonds bouleversements artistiques du XXe siècle:
le jazz.}
{De chaque maison, la musique se déversait
dans la rue. Les femmes se tenaient sur le pas de la porte et chantaient
ou psalmodiaient des blues de toutes sortes, certains très tristes,
d’autres très gais.}
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Les ravages du cyclone Katrina ont donc détruit
ce que l’on appelait un musée vivant de l’histoire des musiques
noires: Gospel, blues, jazz, soul, rock’n’roll, funk.
Heureusement, plusieurs pays seront venus en aide aux sinistrés de la Louisiane. La Nouvelle-Orléans estime à elle seule des dommages de plus de 100 milliards de dollars. Des levées de fonds ainsi que des concerts bénéfices ont eu lieu afin de leur venir en aide. J’ai assisté à l’un d’entre-eux, ici même dans notre très cher Québec. Ne vous rendez-vous pas soudainement compte de notre chance? L’évènement se tenait au Café Campus, 57, rue Prince-Arthur Est à Montréal. L’organisateur était André Boucher, talentueux bassiste qui mérite tous les éloges pour cette belle initiative. Il a d’ailleurs pris la soirée bien en main, l’organisation s’étant révélée un succès pour les spectateurs tout de même venus en nombre respectable. |
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![]() Vincent Druda - MP3 Live |
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Mais cette soirée n’aurait également
pas eu lieu sans la présence nombreuse de nos chers musiciens, venus
‘blueser’ sur la scène du Café Campus pour l’occasion.
Quand je suis arrivée dans la salle, Jimmy James jouait de la guitare comme un dieu. Mais quel talent ce guitariste!!! Les yeux rivés sur lui, le moment était magique. Patrick Ross, sympathique chanteur qui sait gérer une foule tout en la faisant participer, rire et danser sur du bon blues nous a interprété un Hoochie Coochie Man explosif, accompagné du Mojo Boogie Band. Une performance appréciée de la foule, de toute évidence, puisque Sonny Wolf aura été acclamé et l’interprétation de quelques chansons aura mérité à Patrick Ross et compagnie une ovation. |
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![]() André Boucher bassiste organisateur VIDÉO |
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Vincent Druda en a impressionné plus d’un ce soir-là. Débordant d’énergie, il a entre autres interprété Skake Your Money Maker. La guitare de l’artiste s’est révélée électrisante et a su plaire au public sans exception. Une première a eu lieu! Un moment spécial pour Vincent Druda: sa soeur, Tina, 16 ans, est fièrement montée sur scène afin de chanter Babe I’m Gonna Leave You. Wow! Quelle voix elle possède cette jolie demoiselle, rayonnante et heureuse de partager la scène avec son grand frère pour la première fois. Celui-ci, tout à fait conscient du talent inné de sa soeur, envisage de répéter l’occasion éventuellement. |
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Carlos Veiga, fidèle aux concerts bénéfices
et conscient des malheurs de ce monde, accompagnait Dawn Tyler Watson,
chanteuse pour qui la voix ne peut être plus enviée. Elle
a chanté When the Saints Go Marching in, un moment intense qu’elle
nous a offert.
Carlos Veiga a lui aussi gagné son public. Il a eu la brillante idée d’interpréter Jean Batailleur. Une chanson de Zacharie Richard, un des artistes louisianais francophone le plus connu. Bref, cette chanson était non seulement bien choisie, mais aussi toujours à la hauteur de ce que Veiga offre si bien aux spectateurs. Accompagné de Marc Deschesnes à la basse, il a également chanté Knockin on Heaven’s Door. Des groupes tels que Solid Ground, The Snurfers, The Eternal Infidels et The Ramblers se sont joints à la partie, offrant avec coeur de multiples performances musicales, toujours au grand bonheur de tous ceux présents au Café Campus. Riot and his Rythm Devils a fait un malheur avec leur composition Goin’ Out Drinking. Une chanson que je trouve très énergique. Le groupe détient un son unique, qui sait transformer sans problème son public en une foule vivante et enthousiaste. |
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Et la liste continue, encore longtemps même... puisqu’ils étaient
nombreux à être venus faire don de leurs talents. Que ce soit
Pat Loiselle, Bob Harrisson, Steve Rowe, LG, Stephen Barry, Luc St-Amour
ou Éric Farran. Ces nombreux artistes se sont tous réunis
pour les mêmes raisons. Ensemble, ils sont devenus par conséquent
un groupe, celui de Katrina chante le Blues. Bon groupe en passant...
Un jam de fin de soirée a eu lieu. Bien assise devant la scène, j’ai apprécié l’instant de cet ultime beauté musicale. J’ai bu chacune des notes jouées, chacune des paroles chantées. Comme une petite fille qui se fait raconter un conte et qui a les yeux gros comme des billes, totalement émerveillée et enchantée de ce qui arrive devant elle. |
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La soirée fut animée par Jean-Pierre Marchildon, qui a su nous faire rire et maîtriser la soirée par des interventions cocasses. C’est aux petites heures du matin, que j’ai quitte le Café Campus. Je décrirais que le projet entrepris, je le répète, par André Boucher, fut à mon avis et à l’allure des spectateurs une belle soirée pour tous. Celle-ci aura contribué à sa façon pour la Nouvelle-Orléans et ses pauvres habitants. N’oublions jamais que personne sur cette terre n’est à l’abri de tels désastres. En terminant, je vous laisse sur ces belles paroles d’une chanson créée en 1946 par Eddie DeLange et Louis Alter. Elle fut interprétée entre autre par Billie Holiday, Louis Armstrong, Fats Domino et Harry Connick Jr.
Patricia Clavel
Do you know what it means to miss New Orleans
And miss it each night and day
I know I’m not wrong, the feeling’s getting
stronger
The longer I stay away
Miss the moss-covered vines, tall sugar pines
Where mockingbirds used to sing
I’d love to see that old lazy Mississippi
Hurrying into Spring
The moonlight on the bayou
A Creole tune that fills the air
I dream about magnolias in bloom
And I’m wishin I was there
Do you know what it means to miss New Orleans
When that’s where you left your heart
And there’s one thing more, I miss the one
I care for
More than I miss New Orleans