Webzine Le Net Blues
-- Reportage/photos
Sylvain Chartrand
sylvainch@videotron.ca
Ricky fait un malheur à Gatineau
21 février - Salle Jean Desprez Gatineau
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Vidéo - Festiblues 2005
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Le premier cd de Ricky Paquette; Early for the show: 
Pour la musique, difficile de se tromper avec de tels musiciens. Bob Stagg (piano, B3) et Guy Bélanger (harmonica) qui ont tous deux participé à des dizaines de sessions d’enregistrements. C'est Domenic Romanelli qui agit comme catalyseur du projet. Il est à la fois bassiste, producteur, co-compositeur et propriétaire de l’étiquette Preservation Music. Il est partout dans cette aventure. Sam Harrisson et le jeune Joel Turpin se partageaient la tache à la batterie. Mais bien entendu, le point de mire du CD demeure le jeu de guitare ainsi que la voix rauque et mature du jeune Ricky Paquette. Le son blues-rock se fait sentir dès les premières notes avec la pièce Caledonia. C’est sur ce ton que Crossroads suit. Puis on a droit à la première composition de Ricky, Schoolboy Blues. Cette chanson devrait tourner dans les radios dites commerciales. Ce n’est pas du pop mais c’est très accessible et entraînant comme toune. L’harmonica de Guy Bélanger est très présent dans cette chanson. Vient ensuite ma préféré, Leave my little girl alone, un classique de Buddy Guy joué à la Stevie Ray Vaughan. Ici la guitare de Ricky donne un son Texan et le piano de Bob Stagg y rajoute un soupçon de Chicago. Avec le texte de sa deuxième compo, I’m a fool, Ricky nous démontre qu’il a compris l’essence du blues pour un jeune qui n’a pas encore vécu les déboires de la vie. Red House surprend, avec l’admiration qu’il porte pour Hendrix, pas étonnant qu’il ait repris une chanson du maître. Terra Plane Blues nous est ensuite servi à la sauce Delta avec Ricky à la guitare acoustique. En tout 10 pièces solides dont trois compositions de Ricky qui n’avait que quatorze ans au moment de l’enregistrement. Pas de remplissage, chaque toune a bien sa place sur l’album. Ah! Oui J’oubliais, il y a aussi une chanson cachée. Une des meilleurs pièces du cd avec une invitée très spéciale, mais je n’en dit pas plus. Le disque sera bientôt disponible chez tous les bons disquaires. On peut aussi le commander au sites Archambault ou www.preservationmusic.com . 
Le Lancement : 
L’événement avait lieu le 21 Février à la salle Jean Desprez de la maison du citoyen à Gatineau. Après le traditionnel cocktail en compagnie des médias, des amis et des parents, Ricky est monté sur scène afin de montrer l’étendue de son réel talent. Ça été trois jours très intenses pour le jeune surdoué âgé de quinze ans seulement. Deux jours plus tôt il avait été nommé personnalité de la semaine Le Droit et Radio-Canada. Ces derniers honorent à chaque semaine une personnalité de l’Outaouais. Ça veut dire une pleine page dans le journal, une entrevue à la télé de Radio-Canada pour l’édition régionale du télé-journal et une autre à la radio de cette même chaîne. J’ai aussi entendu Ricky sur une autre chaîne de radio. Puis Mardi c'était le lancement. Avant le show, Ricky et ses parents Nicole et Gerry ont reçu la visite du maire de la ville puis Ricky a fait deux entrevues télévisée en direct. Il leurs a même fait une prestation d'une pièce en privé. D’abord pour CHOT-TVA puis pour Radio-Canada (français). 

A 19:30 on ouvrait les portes au public. Les 228 places que contient la salle se sont remplises en cinq minutes. Ça débordait de tout coté. Faut dire qu’une heure avant, plusieurs avaient vu l’entrevue en direct à la télé. Il y avait des fans de tous ages. C’était plaisant de voir un tel engouement pour un spectacle blues.

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-- Ricky fait un malheur à Gatineau :
20:00 le spectacle commence. Le son est parfait et les musiciens sont déjà dans l’ambiance. Pour l’occasion, Ricky était accompagné par son chum Joel Turpin qui joue de la batterie sur quelques pièces du cd et bien entendu Dominic Romanelli à la basse. C’est donc en power trio que le groupe s’est accompli. Pour le répertoire, pas de problème; des morceaux comme Caledonia, Statesboro Blues et Crossroads, qui font partie de l’album Early For The Show était au rendez-vous. Mais Ricky a triché un peu. Dominic avait préparé une liste de chansons qu’il avait collé sur le plancher juste au pied de Ricky. Mais plutôt que de privilégier les pièces de son album où l'inévitable promotion prime, Ricky opte pour la qualité des ambiances et des émotions et choisi ses propres pièces. Quelle belle façon d'évoluer que de revenir à l'énergie première du rock lorsqu'il est joué avec l'intention d'en mettre plein les oreilles aux spectateurs présents. Des classiques comme Jumping Jack Flash, Rock & Roll Hoochicoo et même Changes de Hendrix du temps de machine gun. 
Dans cette dernière on a eu droit à tout un solo de Dominic. Une basse tantôt fuzzé au max, tantôt funky à souhait. Ricky lui, répondait bien avec de nombreux solos à faire dresser les poils du cou. A chaque fois que le groupe finissait une toune, les spectateurs étaient en délire (voir photo). J’en avais des frissons juste à voir la réaction du public. Ricky était dans son élément. Il a même réussi à nous faire chanter le refrain de sa toune Scoolboy Blues. Tous ensemble on a chanté ou crié en chœur I Got The Scoolboy Blues. Ce refrain nous trottait encore dans la tête à fin de la soirée. Avec cette prestation, on peut dire qu’il a fait un malheur ce soir là. Soirée que Ricky et les membres de sa famille ne sont pas prêts d’oublier. Nous non plus d’ailleurs.

Sylvain Chartrand
 


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-- Par: Sylvain Chartrand
sylvainch@videotron.ca
Photos: Louise Gosselin

Ricky Paquette
--- Ricky Paquette aurait pu habiter en Gaspésie ou en Abitibi, ça n'aurait rien changé à mon intérêt et tôt ou tard je l'aurais quand même découvert. Mais de savoir que le jeune surdoué habite dans mon patelin me fait vraiment un velour. C'est à Gatineau que le parcours musical du jeune phénomème commence. Qui sait où ça l'amènera?

C'est dans le sous-sol de ses parents que Ricky m'a accueilli pour cette entrevue. Mais à voir la pièce, je pense qu'il s'agit maintenant de l'univers privé du jeune musicien.  On pouvait y voir nombre de guitares, un clavier, une batterie, des disques et des posters de Guitar-heroes qui tapissent les murs. On sent que le kid a la passion de la guitare et pour l'instant c'est pour le blues qu'il a un coup de coeur.  Il est très jeune (il aura 15 ans en novembre 2005) mais à l'écouter chanter et jouer il parait plus mature. On  le sent bien entouré...  Il a une bonne famille et beaucoup d'amis qui l'entourent et l'appuient dans son univers. D'ailleurs durant l'entrevue le téléphone a sonné, c'était un ami qui l'informait qu'une pièce de son démo était en première position d'une station indépendante de Toronto. Il a trouvé ça cool mais n'avait pas l'air de s'enfler la tête avec ça... Voici quelques questions que j'ai demandé à Ricky

Quel est ton parcours musical ?
J'ai commencé à l'âge de 9 ans. J'ai fait mes premiers concerts dans des bars à Ottawa, au Tucson et Le Rainbow bistro. Je participais à des jams le dimanche après-midi, puis j'ai rencontré mon producteur et j'ai signé un contrat avec la même compagnie de disque que Dawn Tyler Watson, Préservation Music. Après, j'ai fait mon premier enregistrement cette année, un démo de trois pièces. J'ai aussi joué dans différents festivals dont entres autres le Mont-Tremblant, le Festiblues de Montréal au parc Ahuntsic et au grand Medley en mai dernier.

Tu as joué avec de grands noms?
J'ai eu la chance de jouer avec les Paul Deslauriers, Steve Hills, Junkyard Dogs, Breen Leboeuf, Jimmy James heu! (il pense) Nanette Workman, Angel Forrest, Jean Millaire, Jim Zeller et quelques autres. J'ai eu aussi la chance de jouer avec le bluesman de Chicago Fernando Jones qui est un ami de Buddy Guy. J'étais au Rainbow avec mon père quand j'ai vu un individu entrer qui avait l'air de sortir directement d'un film. Il était habillé très flashy tout de blanc vêtu portant un chapeau et marchait de manière spéciale. Il était accompagné d'un autre noir qui avait l'air d'un gérant de stars. Mon père m'a dit ''C'est soit une farce ou c'est un vrai bluesman que l'on verrait dans des films (rires). Ce n'était pas une farce et j'ai eu bien du plaisir à jammer avec lui. J'ai joué aussi avec l'Américaine Truddy Lynn et Jimmy Bowskill qui provient de la région de Toronto et qui est à peu près de mon âge.

Parles-moi de tes guitares?
J'ai huit guitares. Chaque guitare a son propre son et ensuite on voit quelle couleur de son on veut en tirer. Avec ma Stratocaster, je joue du rock et du blues par exemple. J'utilise aussi une Yamaha (ma première guitare), une Gibson Firebird et quelques autres. Je possède aussi une guitare acoustique et deux classiques car j'étudie au conservatoire de musique de Gatineau en guitare classique. J'achète moi-même mes guitares avec l'argent de mes concerts. Ma prochaine guitare électrique en sera peut-être une que je construirai moi-même. C'est l'un de mes projets...

www.rickypaquette.com
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MP3 Promo
Leave my little girl alone
Quelles sont tes influences musicales ?
C'est Stevie Ray Vaughan, Jimi Hendrix et Eric Clapton surtout du temps de Cream. Mais j'aime bien d'autres artistes comme Buddy Guy et tout récemment Guitar Shorty qui me rapelle Stevie Ray.

Tes projets?
J'ai un CD qui devrait sortir à la fin de l'automne. C'est sûr que j'aimerais gagner ma vie à jouer de la guitare. C'est ça que j'aime faire le plus. Je pourrais aussi  être à la console (ingénieur de son) pour d'autres artistes. Chose certaine, je gagnerai ma vie dans la musique.

Au lendemain de l'entrevue je me rendais au Festiblues de Montréal pour voir Ricky et son band en action. Le kid n'a peur de rien, il n'hésite pas à s'attaquer à de grands standards de la musique Rock des 70's comme Lazy de Deep Purple par exemple. Son cover Crossroad de Robert Johnson qu'interprétait aussi Cream semble être sa pièce favorite en spectacle. Un ami qui m'accompagnait me cria à l'oreille ''Il a quelque âge déjà le Kid?'' ''14 ans'' que je lui criai à mon tour. Il s'est contenté de secouer la tête. Il n'en revenait pas...

Les excellents musiciens qui l'accompagnaient faisaient tout pour le mettre en valeur et Ricky leur rendait bien. Il était vraiment à l'aise et convainquant sur scène. Puisse-t-il garder longtemps cette fraîcheur car une carrière démarrée si jeune est très longue et peut-être semée d'embûches. Le kid a une bonne tête, beaucoup d'appui et surtout  le talent qu'il faut pour réussir.
 

Sylvain Chartrand


Richard Boisvert (Guitare) - Ricky Paquette(Guitare et chant) - Joël Turpin (Batterie) - Alain Desjardins (Basse)
Vidéo
 

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