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Par: Patricia Clavel
patricia_clavel_netblues@hotmail.com |
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Pour la première fois de ma vie, je suis
allée voir B.B. King en personne le 28 juin 2006. Ayant appris le
matin même que j’aurais un billet pour ce spectacle affichant complet,
inutile de vous dire que ma journée débutait alors en beauté
pour se terminer de la même façon vers les 23 h 30. J’aurai
vu de mes propres yeux et entendu de mes oreilles propres... le roi du
blues ainsi que sa superbe guitare Lucille. Je n’aurais su être plus
fière et reconnaissante envers Le Net Blues et le FIJM, merci. L’évènement,
qui faisait partie de la préouverture du Festival international
de Jazz de Montréal, se tenait à la salle Wilfrid-Pelletier
de la Place des Arts.
Dans les allées de la salle, des musiciens tels que les guitaristes Colin Perry et Dan Livingstone ainsi que les harmonicistes, Jim Zeller et Guy Bélanger, trônaient sur de minuscules scènes individuelles et dispersées, accueillant ainsi les spectateurs à l’entrée de la salle à l’aide de leurs instruments. Un concept agréable, d’autant plus que les invités étaient bourrés de talent! Une fois entrée dans la grande salle, où j’étais assise à peine quelques rangées à l’avant, j’ai ressenti la fébrilité et l’excitation dans l’air. |
André Ménard a entamé un bref discours de bienvenue,
nous apprenant entre autres que Dutch Mason, qui devait assumer la première
partie avec son fils et invité spécial Garrett Mason (Nouvelle-Écosse),
a dû annuler à la dernière minute. C’est donc son fils
qui entreprit avec son bassiste et son batteur la première performance
de la soirée. Le temps de quelques chansons bien rythmées
et le temps de nous dire que le King était la raison pour laquelle
il jouait du blues, je crois que les spectateurs ont su apprécier.
En tout cas, moi oui! Mais de toute façon, je vous en reparlerai
puisqu’il sera encore parmi nous, mercredi le 5 juillet à 21 h sur
la scène blues de Loto-Québec, au parc Fred-Barry, toujours
dans le cadre du FIJM. J’y serai.
Et on fit appel à notre précieux
Bob Walsh pour remplacer Dutch Mason. Celui-ci s’est dit fier d’occuper
la même scène que cette légende vivante du blues. Accompagné
de Guy Bélanger à l’harmonica, du bassiste Jean-François
Valade et du pianiste Jean-Fernand Girard, Bob Walsh a offert un très
bon spectacle. En toute humilité, j’admets qu’il s’agissait pour
moi de la première fois que je voyais cet artiste en spectacle.
Je regrette de ne pas y être allée plus tôt! D’autant
plus que Guy Bélanger s’est mérité d’innombrables
applaudissements. Un couple assis devant moi était bouche bée
devant les performances de l’harmoniciste. Je l’ai d’ailleurs croisé
dans le couloir pendant l’entracte, entouré de gens qui, de toute
évidence, étaient épatés de ce qu’ils avaient
entendu. C’est vrai qu’il est bon en maudit!!! En plus, il est agréable
de le regarder bouger et se déhancher sur scène, je ne me
lasserai jamais de lui. Bravo Guy!
Bob Walsh a chanté plusieurs chansons dont une reprise de Stand By Me et de Georgia. Cette dernière, qu’il a précisé porter le nom de l’état natal de B.B. King. ‘’This One Is for You Mr. King!’’ lui a t’il lancé. J’ai franchement apprécié la musique et la connivence de ces artistes. Bob Walsh et ses musiciens ont livré une bonne marchandise qui même étant de dernière minute, fit le bonheur de plusieurs. Le pianiste était aussi quelque chose.... |
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Un entracte d’une vingtaine de minutes eut lieu et voilà qu’arrivait le moment tant attendu et combien excitant! Le tout débuta avec le B.B. King Orchestra, dirigé par James Boglund. En tout? Huit musiciens sur scène accompagnés de leur instrument: cuivres, batterie, guitare, claviers et basse. Un orchestre des plus professionnel, avec une touche d’humour et d’amour pour leur roi. Quand B.B. King fut introduit et que je le vis arriver sur scène, vêtu d’un veston mauve ’’flashant’’, je me suis honnêtement sentie comme au premier spectacle de ma vie. J’étais émue, excitée et heureuse plus que jamais du moment présent. Moi qui croyais fort probablement ne jamais assister à un de ses spectacles! Bref, c’était un beau moment dont l’émotion est encore palpable.
L’homme est sympathique, le musicien est rempli de talent (évidemment) mais B.B. King a 80 ans. Il nous le précise d’ailleurs régulièrement, comme un peu craintif de notre jugement. ‘’The reason why I’m sitting down is because I’m 80 years old, I have diabetes, my knees are hurting..... and I’m lazy!!!’’ a-t-il dit en riant et pour débuter une chanson.
Les spectateurs auront entendu certains de ses plus grands succès, dont une chanson pour son public: I Need You So. Il a aussi chanté: When Love Comes to Town et Rock Me Baby sous forme de chanson à répondre. A Bluesman but a Good Man a su me faire rire pour l’interprétation loufoque de King. Vers la fin, The Thrill is Gone s’est mérité beaucoup d’applaudissements. D’ailleurs, il y eut plus d’une ovation au courant de la soirée. Les gens ont vraiment voulu lui démontrer leur affection. Celui-ci nous a dit vouloir revenir au moins une dernière fois à Montréal et, conscient de ses 80 ans, il nous a demandé s’il le pouvait. Les spectateurs ont certes voulu lui dire qu’il était le bienvenu et cela tout au long de la soirée qui se termina en beauté avec le retour des cuivres.
B.B. King a beaucoup parlé, racontant toutes sortes d’anecdotes et rappelant son amour du public... et des femmes. Bien sûr qu’il n’a plus la même énergie qu’avant, mais quel cadeau que d’avoir pu l’accueillir à Montréal cette année. Je ne sais pas s’il reviendra... J’ai eu le triste sentiment que non... même s’il affirmait le contraire. Bref, tant mieux si je me trompe. Mais il y a certainement une chose pour laquelle je ne me trompe pas, c’est que je n’ai pas été déçue. Ce moment privilégié restera toujours en moi. Probablement que j’aurais toujours regretté de ne pas avoir assisté à un spectacle de B.B. King. Quel homme!!! Sincèrement WOW!
Patricia Clavel