Webzine Le Net Blues
Festival
du Blues de Tremblant
2010
Zachary Richard
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Jim Zeller - Craig Miller
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Angel Forrest - Bob Walsh
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LA 17e
ÉDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU BLUES DE TREMBLANT ENTRAÎNE
UNE HAUSSE D’ACHALANDAGE
Les organisateurs du Festival international du Blues
de Tremblant ainsi que son porte-parole, Zachary Richard, peuvent se réjouir
de la 17e édition, qui se tenait du 9 au 18 juillet dernier. Tel
qu’émis dans un récent communiqué, le festival a connu
une hausse significative d’achalandage. Les dix jours de festivités
et de concerts gratuits dans ce coin paradisiaque des Laurentides auront
été des plus spectaculaires grâce aux nombreux artistes
internationaux et locaux qui sont venus partager leurs talents et leurs
blues.
Le blues de Zachary Richard
: la marée noire
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Carl Tremblay - Zachary Richard
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Cette année, à l’image de son porte-parole,
une forte concentration d’artistes en provenance de la Louisiane faisait
partie de la cuvée du festival. Une triste coïncidence avec
les événements survenus le 20 avril dernier alors qu’une
marée noire se déversait dans le Golfe du Mexique, provoquée
par l’explosion d’une plateforme de forage. Quelques jours plus tard, la
plateforme pétrolière ''Deepwater Horizon'' exploitée
par BP, coulait au large de la Louisiane pour atteindre le delta du Mississippi,
là où l’écosystème est fragile et où
vivent de nombreux oiseaux aquatiques. Des dizaines d’espèces animales
sont dès lors menacées au sud des Etats-Unis.
La nappe de pétrole qui laissait échapper
800 000 litres par jour obligea les autorités, par mesure de précautions,
à interdire la pêche sur des centaines de milliers de kilomètres
carrés, soit un tiers des eaux fédérales du golfe
du Mexique. Résultat ? Plus de 80 000 pêcheurs se sont retrouvés
au chômage. Sachant que les revenus de la pêche commerciale
ont rapporté en 2008 659 millions de dollars selon la NOAA, on peut
s’imaginer l’impact économique de cette restriction et le temps
qu’il faudra à la Louisiane avant de se relever de cette catastrophe
économique. |
En date du 2 août, les autorités américaines
ont annoncé que 780 millions de litres de brut se sont échappés
du puits endommagé, à l’origine de la marée noire.
Décidément, les pêcheurs de la Louisiane ne l’ont pas
facile. Cinq ans après le passage de l’ouragan Katrina, ceux-ci
sont touchés par cette nouvelle tragédie, qui entraîne
la fermeture au compte-goutte des poissonniers, voire même des restaurateurs
qui doivent servir des crevettes importées de la Chine. Rien ne
va plus. Le tourisme en a pris un coup et les propriétaires d’hôtels
ou de commerces voient leur chiffre d’affaires descendre considérablement.
-
La seule bonne nouvelle dans toute cette histoire
est survenue le 15 juillet, lorsqu’on apprit que le géant pétrolier
BP était parvenu à arrêter l’écoulement de pétrole
qui souillait le golfe depuis l’explosion de la plateforme.
À cause de cette catastrophe, Zachary Richard
s’implique au sein de la fondation ''Gulf Aid Acadiana'', dans l’espoir
de venir en aide aux communautés sinistrées et dont la mission
est de ''restaurer l’environnement écologique, économique
et social du littoral louisianais''. L’artiste a ainsi donné plusieurs
conférences au sujet de Deepwater Horizon lors des derniers mois,
ainsi que quelques spectacles dans lesquels il ne pouvait garder sous silence
la misère de son peuple. Il aura du moins bénéficié
de son statut de porte-parole afin de faire entendre ses propos.
Je vous invite donc à consulter le site internet en question : www.gulfaidacadiana.org
où vous pouvez contribuer à soutenir le berceau du jazz et
du blues en faisant un don. Il est important de comprendre que les pêcheurs,
engagés par BP pour récupérer le brut à bord
de leurs bateaux, craignent désormais pour leur avenir car ceux-ci
n’ont plus de pétrole à récupérer depuis l’installation
du nouvel entonnoir. |
-
Zachary
|
Donc, de voir tous ces artistes en provenance
de la Nouvelle-Orléans ou autre région louisianaise, venus
à Mont-Tremblant pour prêter vie à leur musique, émanait
certes un sentiment de compassion mais le blues prenait aussi tout son
sens. Certains y seront allés d’un discours politique, tandis que
d’autres, plus discrets, ont laissé parler la musique. Et l’on comprenait.
-
-- |
Quand la nature se marie
au blues
Si le festival se démarque particulièrement
des autres au Québec (il y en a environ une vingtaine), c’est parce
qu’il propose une programmation riche et audacieuse, bien sûr, mais
aussi parce qu’il nous permet de connaître des artistes n’ayant pas
foulé d’autres scènes québécoises. On y découvre
des talents internationaux susceptibles d’attirer autant les puristes du
blues que les amateurs musicaux. Bon nombre de festivals présentent
essentiellement des artistes locaux et c’est tant mieux, car le talent
au Québec est inestimable et la relève fleurissante. Or,
si je prétends que celui de Tremblant se distingue du lot, ce n’est
pas pour sa qualité mais pour l’originalité de sa programmation.
On y voit des artistes internationaux, qui sans le festival de blues de
Tremblant, seraient demeurés dans l’obscurité pour plusieurs.
Y compris moi, car j’y ai vécu bien des baptêmes en terme
de spectacle. De grands noms du blues y sont allés au
fil des ans, |
dont Johnny Winter, Duke Robillard, Johnny Lang,
Los Lobos, Koko Taylor et j’en passe. Encore faut-il avoir le budget pour
inviter ces artistes !
On arrive à Mont-Tremblant, forcément
émerveillé par la beauté de la nature, mais séduit
par les nombreuses activités, restaurants et boutiques que nous
offre aussi l’emplacement. Faute d’avoir manqué les cinq premiers
jours du festival, auxquels ont participé des artistes tels que
Anthony Gomes, Garrett Mason, Kenny Wayne Shepherd, John Németh,
Babe Ruth, Monkey Junk et tant d’autres, j’ai toutefois assisté
à la deuxième moitié de l’événement.
Les cinq jours que j’y ai passés furent d’un enrichissement incroyable
à ma culture musicale. Cet univers propice à cet effet m’a
permis de découvrir et de rencontrer des artistes passionnés
et talentueux dont je me souviendrai.
Quatre scènes furent enménagées
sur le site et, pour une première fois, les festivaliers pouvaient
assister à des spectacles en formule 5 à 7 sur le sommet
de la montagne. Un petit tour de gondole nous permettait aussi d’apprécier
une vue à couper le souffle, avant d’atteindre le sommet où
le panorama offrait la contemplation d'un coucher de soleil. |
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Place des voyageurs
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Bazini et Zachary
attirent la marée humaine
Bobby Bazini--
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Bobby Bazini - Marie-Josée
Frigon
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Harmonica Zeke
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Je suis arrivée le mercredi, juste avant le
spectacle de Bobby Bazini. Le temps de croiser Harmonika Zeke, qui m'a
dit être fort heureux de faire enfin partie de la programmation.
L’harmoniciste venait tout juste de terminer son spectacle sur la scène
Vieux-Tremblant.
Des milliers de spectateurs sont venus assister
à la performance du guitariste et chanteur de 21 ans, Bobby Bazini.
Originaire de Mont-Laurier, le succès de l’auteur-compositeur est
en pleine expansion et le propulse désormais sur la scène
internationale suite à un passage en mars dernier, à l’émission
parisienne ''Taratata''. Et plus près de chez nous, à Belle
et Bum. C’est donc sur la scène Volkswagen que la vedette a servi
les succès de son premier album ''Better In Time''. La foule s’est
laissé envoûter par les ''Turn Me On'' et ''I Wonder'', son
premier single qui fut un succès radiophonique. Se disant avoir
été influencé par The Doors, Otis Redding, Bob Dylan
ou Johnny Cash, le Lauriermontois s’est adonné à quelques
''covers'' dont ''Stuck In The Middle'' et ''Love Me Two Times''. Son style
musical se veut un amalgame de soul et de blues avantagé par le
folk. Sa voix mature et rauque est drôlement similaire à celle
de Paolo Nutini. À ne pas confondre, quoi que le style diffère
! Bref, Bazini a fait d’heureux mélomanes et le soleil s’éclatait
dans toute sa chaleur. Cette année, les spectateurs bénéficiaient
d’un écran géant, placé à la gauche de la scène.
Une initiative louable permettant de mieux apprécier les performances
puisque la foule, trop nombreuse, empêchait de s’approcher de la
grande scène.
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Bonorama-
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J’ai dus me dépêcher de parcourir
le village piétonnier jusqu’à la Place St-Bernard où
Bonerama s’exécutait. Le groupe de la Nouvelle-Orléans m’a
complètement charmée et se place au rand de mes coups de
cœur du festival. Quelle belle découverte ! Le groupe de six musiciens,
dont les trois trombonistes au ''timing'' notable, jouaient du soul-funk
et parfois rock, avec des pièces telles que ''Lost My House'', ''When
the Levee Breaks'', ''Turn On You Love Light'' ou l’instrumentale ''Folly'',
tous parus sur leur dernier opus, ''Hard Times''.
Bonerama accoucha en 1998, alors que les deux
trombonistes, Mark Mullins et Craig Klein accompagnaient depuis 1990 l’artiste
Harry Connick. |
Mullins obtint un ''gig'' hebdomadaire à la
réputée salle de concert Tipitina dans le quartier français
de la Nouvelle-Orléans, où il joua avec son confrère
musicien. La nouvelle s’est rapidement répandue, affirme Klein :
« Il semble que la moitié des trombonistes en ville se sont
pointés. À la fin de la soirée, ils étaient
tous sur la scène avec nous, peut-être bien quinze trombonistes.
Ça sonnait comme un train de marchandises.''
-
Depuis, la formation a sorti trois albums live
avant ''Hard Times'' et s’est révélée comme meilleur
groupe rock au gala Big Easy Awards (Nouvelle-Orléans), en avril
dernier. D’assister à leur spectacle m’apparut comme un vent de
fraîcheur dans l’atmosphère du festival. Leur son bien à
eux permet de les distinguer, notamment avec les cuivres, source de leur
grande force. Bonerama fit même danser notre photographe, Marcel
Dubois, dont le sourire valait mille mots.
Le spectacle de Zachary Richard sur la grande
scène a probablement attiré la plus grande foule du festival.
Des milliers de spectateurs se sont déplacés pour acclamer
l’artiste américain et chouchou des Québécois. Cet
artiste engagé en avait gros sur le cœur et sa musique fit objet
de catalyseur. Le chanteur nous a fait vivre de bons moments en interprétant
certains de ses plus grands succès, dont ''Jean Batailleur'' que
la foule a chanté en rappel, mais aussi avec des pièces de
son dernier album ''Last Kiss''. Le spectacle s’est terminé sous
un ciel étoilé, au rythme d’applaudissements chaleureux. |
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Zachary Richard
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Voici d’ailleurs ce qu’écrivait le porte-parole
du programme en guise de mot de bienvenue :
« Je suis très heureux de participer
au Festival international du Blues de Tremblant. Il y a très peu
de gens au monde qui ne sont pas au courant de la catastrophe écologique
qui se joue sur la côte louisianaise actuellement. Pour les habitants
de la région comme moi, il est primordial de garder espoir, et pour
nous, la meilleure façon de le faire, c’est à travers la
musique. Devant un avenir incertain, la musique apporte soulagement et
courage. Le blues fut forgé dans le creuset de la misère,
mais son rythme et sa mélodie contredisent et même effacent
la souffrance. J’arrive à Tremblant entouré de musiciens
et de chanteurs louisianais. Je ne peux exprimer l’importance qu’on attache
à pouvoir faire de la musique et à répandre la joie
autour de nous en ce moment, car c’est ce qui va nous sauver. »
--
Eric Lindell
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Le dernier spectacle extérieur de la journée
fut livré par Eric Lindell. Celui-ci fut réussi au point
tel qu’il en résulte le coup de cœur du comité organisateur.
L’artiste louisianais avait même invité à la B3, le
multi instrumentiste, Steve Marriner, du groupe Monkey Junk. La place St-Bernard
était pleine à craquer et la température s’affichait
idéale. L’artiste a terminé son spectacle avec la pièce
''If Love Can Find a Way'', alors que la foule en délire attrapait
les colliers du Mardi gras que lui lançait généreusement
ce dernier. |
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Le nouveau casino
Mais le blues se perpétuait jusqu’aux
petites heures de la nuit, dans les bars environnants et aussi au nouveau
casino. Pour s’y rendre, une navette était gratuitement à
notre disposition jusqu’au coup de minuit. Des artistes comme Bharath &
His Rythm Four, Mo Blues et Jimmy James y ont joué. Quant à
moi, je n’ai pas visité le palais Loto-Québec, qui aux dires
du directeur Kevin Taylor, n’a su récolter les profits espérés
lors de cette première année. Malgré ses 700 000 visites,
le Casino aurait subi les ''conséquences d’une faiblesse générale
des conditions économiques''. Je me suis plutôt orientée
du côté du P’tit Caribou, où Wang Dang Doodle faisait
danser les fêtards. Le trio québécois et son leader,
Marc Parent, ont su conserver une partie de la foule qui arrivait de la
Place St-Bernard, tout comme le quatuor des Hautes-Laurentides, le Power
Stroke Blues Band, qui occupait en même temps la scène du
Café d’époque. |
--
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L’Aire du Blues
- |
On ne fait pas la grasse matinée à
Tremblant puisque dès 13h, le dôme situé à l’entrée,
près de la grande scène, présente des artistes ayant
joué au festival et qui sont disposés à signer des
autographes ainsi qu’à répondre aux questions, soit de l’animateur
Martin Lachance ou encore du public. On y vend également toute la
marchandise disponible, par exemple des cd d’artistes, des chandails, des
harmonicas, etc. Le 15 juillet était au tour de Zachary Richard
d’occuper le dôme et de livrer une conférence sur la musique
et la Nouvelle-Orléans. Évidemment, l’Aire du Blues était
remplie à pleine capacité mais cependant, tous les propos
de ce dernier pouvaient être entendus dans les haut-parleurs de la
scène Volkswagen. »
« À la fin de la guerre de Sécession,
la Louisiane était ruinée. Tous les cours d’eau qui étaient
les autoroutes de l’époque étaient bouchés par des
épaves. Ça faisait quatre ans qu’on n’avait pas planté
dans les champs. |
On est allé chercher des immigrants pour enrichir
le pays. Ça fait qu’on est allé dans le mi-ouest, chercher
spécifiquement des Allemands, parce que les Allemands avaient la
réputation d’être des bons travailleurs. Donc, il y a eu à
partir de 1870, des Allemands qui sont venus. Ce qu’ils ont amené,
c’est un accordéon diatonique. Ces accordéons ont été
créés en 1848 à Vienne en Autriche. Ce sont des marchands
juifs allemands qui ont apporté l’accordéon en Louisiane.
»
« La différence entre les Acadiens
en Louisiane et ceux du Nouveau-Brunswick, c’est que nous, nous sommes
fort métissés. On a eu une influence allemande, espagnole,
irlandaise, anglaise, américaine et encore plus intéressante,
africaine. Alors, dans cet espèce de bouillon de culture qui correspond
à ce qui s’est passé dans le delta du Yazoo, un peu plus
au nord, on crée une nouvelle sorte de musique, qu’à l’époque
on appelait une musique française, tout simplement parce que c’était
chanté en français. »
« Mes ancêtres sont arrivés
en Louisiane en février 1765, en arrivant du port d’Halifax. C’était
la bande à BeauSoleil. Mon arrière arrière grand-père
était le cousin germain de Beau Soleil Broussard. C’était
des têtus, ils ont toujours refusé de signer le serment d’allégeance.
Ils sont donc aboutis en Louisiane et ils sont restés isolés
jusqu’à peu près la guerre de Sécession. La guerre
de Sécession a tout changé en Louisiane. Évidemment,
les esclaves étaient libres, l’aristocratie franco-espagnole a disparu,
les Américains sont arrivés de force avec leur pouvoir économique,
social, et politique et la société acadienne manquait d’hommes,
puisqu’ils étaient partis à la guerre. Donc, les femmes acadiennes
de la Louisiane ont commencé à marier des Hollandais, des
Irlandais, des Anglais, des Américains, des Espagnols, ainsi de
suite. Et ils ont été assimilé ces gens-là
parce que |
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les enfants parlaient bien évidemment le français.
Donc on a l’évolution de cette société-là,
en même temps qu’arrivent les Allemands avec l’accordéon et
puis on commence à créer un nouveau style de musique. À
partir de 1928, c’est à dire un an avant le premier enregistrement
de blues, on a la pièce ''Allons à Lafayette'', jouée
par un accordéoniste qui s’appelait Joseph Falcon. Sa femme s’appelait
Cléoma Breaux et elle venait d’une famille de musiciens. Alors en
1928 est arrivé l’accordéon diatonique. Ça fait longtemps
que j’essaye de jouer de cet instrument qui a l’air très simple,
mais qui ne l’est pas finalement. » (Zachary Richard joue de l’accordéon
et chante).
Cet extrait de la conférence que Zachary
Richard a livré n’est qu’une infime partie de tout ce qu’il a pu
nous raconter sur la musique en Louisiane. Ce moment édifiant, digne
d’un cours d’histoire, a capté l’attention du public, avec qui l’artiste
a partagé anecdotes, extraits de chansons a capella, à l’harmonica
et à l’accordéon. Durant les dix jours de l’événement,
d’autres artistes se sont présenté à l’Aire du Blues,
dont entre autres, Mason Rack, Lee Oskar, Alberto Colombo et David Rotundo.
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Lewis Dave
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Mo Blues
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David Rotundo
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J’ai pris la route menant vers les télécabines
qui m’ont élevée au sommet de la plus grande montagne des
Laurentides, soit à 875 mètres d’altitude. La vue sur le
Lac Tremblant était absolument inouïe, voire même indescriptible.
On peut s’installer sur la verdure et apprécier le vent qui apaise
et rafraîchit. Parce qu’au pied de la montagne, il est plutôt
rare le vent. À l’écart des grandes chaleurs, il ne restait
plus qu’à apprécier la musique et le paysage. La formation
Shrimp Daddy & Mike Branton y présentait une performance en
formule 5 à 7 avec des pièces telles que ''Oh Baby'' de Willie
Dixon ou encore ''My Next Door Neighbor'' de Jerry McCaine. Mike Reid,
alias Shrimp Daddy et son groupe, The Sharp Shooters, sont établis
à Toronto et jouent le blues des ''juke joints'' du Mississippi
et de Chicago. Ils ont aussi présenté des pièces de
leur nouvel album ''Messin’ With My System'', paru en novembre 2009. Il
ne reste plus qu’à espérer que cette expérience au
sommet de la montagne se répétera l’an prochain, puisque
le concept est unique.
-
Ronnie Baker Brooks
et Janiva Magness à la Place St-Bernard
Vint le tour du chanteur et guitariste cajun
Tab Benoit, originaire de Baton Rouge (la capitale de la Louisiane), de
présenter sur la grande scène son quinzième album
''Night Train to Nashville'', paru en 2008. J’ai dû trancher du côté
de l’américain Ronnie Baker Brooks qui offrait un spectacle tout
en ''Chicago blues'' le soir du 17 juillet. Fils du célèbre
et légendaire bluesman Lonnie Brooks (qui avait fait ses débuts
avec Clifton Chenier pour finalement faire carrière solo et endisquer
une quinzaine d’albums en carrière), Ronnie Baker Brooks était
de passage aux côtés de ses musiciens, dont le batteur C.J.
Tucker et le bassiste, Carlton Armstrong, dont le nom de ce dernier mérite
d’être souligné. Un musicien chevronné. Le trio attira
à lui seul toute une foule prête à se dandiner au rythme
du bon blues qui en sortait. Sans problème, le leader fit chanter
au public les paroles de ''I Just Wanna Make Love to You'', suivi de la
ballade ''See You Hurt No Mo-re'', qu’il dédia candidement à
la gent féminine.
C’est avec fierté que le fils de Lonnie
Brooks nous apprit que son père était cette année
inscrit au ''Blues Hall Of Fame'', soit aux côtés de Bonnie
Raitt et Charlie Musselwhite. Les applaudissements ont ressurgi et le fils
était ému avant d’entreprendre ''I Was Born with the Blues''.
Puis il invita son ami et producteur de disques, Jellybean Johnson, le
temps d’une chanson. Franchement, le trio était solide et le spectacle
réussi. Les puristes avaient de quoi sourire. |
--
Ronnie Baker Brooke
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Il y a de ces artistes dont on entend souvent
parler et qu’on veut voir à tout prix. Tel était le cas pour
Janiva Magness, qui monta sur scène à 21 h, tandis que le
Voice Wetlands All Stars attaquait la grande scène au pied de la
montagne. Un spectacle qui, au dire du directeur artistique Brian Slack,
fut absolument mémorable. Ce dernier le classant même parmi
son top 5 des meilleurs spectacles jamais vus dans sa vie.
Celui de madame Magness n’a pas non plus laissé
sa place. La chanteuse est venue présenter son dernier opus, ''The
Devil Is an Angel Too'', sorti au printemps dernier et dont je vous conseille
l’achat. Ses musiciens lui avaient réservé une présentation
de diva, puisque Janiva Magness s’est vu remporter en 2009 un Blues Music
Award dans la catégorie ''B.B King Entertainer of the Year'' puis
récemment en 2010, celui de ''Contemporary Blues Female Artist of
the Year''. L’intense introduction menée par le guitariste Zach
Zunis, qui occupa une bonne place tout au long du spectacle, permit d’accueillir
chaleureusement la grande dame du blues et du R&B, débutant
avec la pièce ''I’m Feelin’ Good''. Le soul et la voix rauque de
la chanteuse ont instantanément séduit les festivaliers qui
criaient et sifflaient éperdument. Parce que voyez-vous, du haut
de sa cinquantaine, Janiva est forte séduisante et c’est pourquoi
de joyeux lurons de la première rangée se sont chargés
de le lui laisser savoir. Mes oreilles en souffrirent quelque peu.
Suivirent ensuite les pièces ''I'm Gonna Tear Your Playhouse Down'', |
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Janiva Magness
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appuyées par les back vocals du bassiste Gary
Davenport, ensuite ''Walkin' in the Sun'' et ''Slipped, Tripped and Fell
in Love''. Dès le début de ''Homewrecker'', une pluie s’est
mise à tomber légèrement sans pour autant repousser
la foule. Puis vint le moment clé de la soirée. Celui où
elle prit la parole pour nous parler de Koko Taylor, surnommée ''The
Queen of the Blues'' et qui s’est éteinte le 3 juin 2009. La chanteuse
lui a donc livré un brillant hommage et invita Ronnie Baker Brooks
sur scène afin de l’accompagner à la guitare. « I’m
53, and I ain’t done yet! » s’est exclamée la chanteuse qui
assure une présence scénique remarquable !
Une ovation pour Lee
Oskar
Le vendredi 16 juillet, je suis allée
voir le spectacle de l’harmoniciste Lee Oskar. Ayant amplement entendu
parler des harmonicas ''Lee Oskar'', que l’harmoniciste vend depuis 1983
via sa compagnie, je n’avais cependant jamais assisté à l’une
de ses performances.
L’harmoniciste danois de 62 ans, émigré
au États-Unis en 1965, traîne derrière lui une réputation
de joueur virtuose. Je suis arrivée en début de spectacle
dans l’optique de me confirmer cette notoriété planante à
son égard. Accompagné de ses musiciens, Lee Oskar jouait
une pièce instrumentale qui groovait au point d’en être sidérée
dès les premiers instants et impressionnée du son qui sortait
de la musique à bouche. La ballade ''Sentimental Mood'', fut l’une
de mes préférées parce que la douce mélodie
ainsi que la clarté du son de l’harmonica était impeccable,
voire émouvante. Puis l’artiste invita son ami David Rotundo pour
interpréter ''Low Rider''. On se sentait privilégié
d’assister à cette fusion d’harmonicas, ne serait-ce qu’en regardant
les deux musiciens attaquer leurs instruments. Du pur bonheur. Et c’est
là que l’ovation des festivaliers a su démontrer l’ampleur
du spectacle, à laquelle je m’ajoutai aussi, parce que largement
mérité. Lee Oskar est donc remonté sur scène,
et cette fois, Rotundo a suivi pour chanter. Si une telle chimie se faisait
ressentir, c’est que les deux musiciens n’en sont pas à leur première
performance ensemble. Le Canadien David Rotundo a accompagné Lee
Oskar dans plusieurs de ses spectacles et sont de bons amis. L’atelier
qu’ils donnèrent à l’Aire du Blues a également permis
de constater l’affinité qui les unit. |
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Lee Oskar
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Dawn Tyler Watson
détient toujours la cote d’amour !
« Et maintenant voici celle qui a récemment
fait la première partie de Cindy Lauper au Métropolis, elle
a même interprété une chanson avec elle, veuillez accueillir
madame Dawn Tyler Watson !!! »
La présentation d’Alain Cyr (qui
présente tous les spectacles et artistes) s’est enchaînée
d’applaudissements fort révélateurs de l’amour qu’on porte
pour cette chanteuse. Accompagnée de Paul Deslauriers et Denis Coulombe
aux guitares, Sam Harrisson à la batterie et Alec McElcheran à
la basse, ceux-ci avaient à peine entrepris ''Wang Dang Doodle''
qu’on s’avouait déjà victime d’un grand spectacle, tant la
fébrilité était palpable. C’est après avoir
interprétée ''Take it Outside'', que les spectateurs eurent
droit au célèbre solo de sax qu’elle simule avec sa gorge
ou sa bouche, je ne sais trop. Je sais cependant qu’à chaque fois
je demeure autant épatée de l’entendre.
Tandis que Angel Forrest était assise à
la terrasse du Fat Mardi’s, Dawn Tyler lui demanda au micro de venir la
rejoindre. Enfin, Angel est parvenue à se faufiler sur la scène
et les deux voix s’agencèrent pour chanter les paroles de ''Proud
Mary'' en nouvelle version. Le duo créait déjà tout
un émoi et voilà que le spectacle réservait une autre
surprise. Dawn Tyler invita la chanteuse de Vancouver, Layla Zoe, |
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Paul Deslauriers - Dawn Tyler
Watson
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(dont je décris le spectacle un peu plus bas),
à venir terminer en trio vocal la chanson de John Fogerty. C’était
le summum… l’apothéose… la magie ! Cet instant précis du
festival, qui dura quelques minutes à peine, est de ceux qu’on n'oublie
pas. Espérons que les trois voix féminines juxtaposées
entre elles se feront réentendre.
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Dawn Tyler Watson - Layla Zoe
- Angel Forrest
|
En fin de soirée, l’ancien musicien de
John Mayall & The Bluesbreakers, le guitariste Coco Montoya, était
sur la scène Volkswagen tandis que Rod Piazza & The Mighty Flyers
présentait le dernier spectacle extérieur de la journée.
Les terrasses étaient toutes remplies et annonçaient à
cet effet une fin de semaine fructueuse.
Mon choix s’est arrêté au Casey’s,
où la sangria allait de paire avec la musique de Shane Murphy. Le
guitariste, chanteur et compositeur montréalais, y présentait
des pièces de son premier album, ''Street Money Miracle'' dans un
cocktail de blues, de folk et de soul. Un artiste de chez nous qu’il vous
faut découvrir ! |
Coco Montoya
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Layla Zoe
Au bar La Diable, Layla Zoe faisait son spectacle.
La chanteuse originaire de Vancouver a foulé la scène de
trois bars durant le week-end, en plus de quelques apparitions surprises
et d’un spectacle d'une heure et demie à la plage du Lac Mercier.
La Canadienne s’est entourée d’un groupe de musiciens québécois,
expressément pour ses spectacles livrés dans la belle province.
Bien qu’elle y soit établie depuis peu, Layla Zoe a su trouver la
crème des musiciens, notamment en recrutant le réputé
bassiste Domenic Romanelli qui assume la direction musicale, le batteur
George Carter, le guitariste Dimitri Lebel et auquel s’ajoute occasionnellement
l’harmoniciste Craig Miller, leader du groupe Bluesville Express. Les gars
ont rapidement développé une chimie, palpable sur scène
et portant à croire que le groupe en est un formé depuis
longtemps. Pourtant, ils firent leur premier show au mois de mai dernier.
Bref, rien à voir avec les musiciens qui suivaient la chanteuse
deux ans plus tôt lors du même festival. On sent cette fois
que la chanteuse s’est bien entourée.
« J’ai un différent groupe partout
où je vais jouer, que ce soit en Finlande, en Allemagne, à
Vancouver ou Toronto. J’aimerais avoir enfin mon propre groupe et cette
fois-ci, je crois bien l’avoir trouvé ! » affirme la chanteuse
entre deux chansons.
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Layla Zoe
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L’auteure-compositrice et interprète traîne
malgré elle l’ombre de Janis. Sa réputation lui confie le
titre de ''la réincarnation de Janis Joplin''. Mais attention, on
la compare pour son soul, son timbre de voix et voire même le look,
mais Zoe est une artiste à part entière. Ayant déjà
5 albums indépendants à son actif, elle nous propose des
pièces à saveur blues dont elle signe elle-même la
plupart des textes. Son spectacle propose aussi un répertoire survoltant
des pièces de Frank Zappa, B.B. King, Etta James ou Bob Marley,
entre autres.
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Craig Miller - Dimitri Lebel
- Layla Zoe - George Carter - Domenic Romanelli
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Tous les spectacles que la chanteuse a livrés
durant le festival furent couronnés de succès et de bons
mots à son égard. On entendait les gens parler de cette chanteuse
au coffre impressionnant, qui chante avec son âme, donne tout ce
qu’elle a sur scène et se dévoue au public. Difficile de
ne pas tomber sous le charme et plusieurs, comme moi, auront eu le coup
de foudre instantané pour la rouquine. Gagnante du prix de la meilleure
chanteuse de l’année au Vancouver Island Music Awards en 2006, elle
sera la même année consacrée grande gagnante du ''Compo
10 International Blues Songwriting Competition'' en Finlande. Ayant partagé
la scène aux côtés du Downchild Blues Band et du regretté
Jeff Healey, Layla Zoe est une chanteuse d’expérience dont le dernier
opus, “The Firegirl” est paru en 2009. |
Précisant vouloir sortir un album à
tous les ans, la chanteuse est certes vaillante et prolifique. Je vous
invite à surveiller de très près cette grande artiste,
notamment en consultant son site internet : www.layla.ca
. Inutile de vous dire que j’aurais préféré, comme
bien d’autres festivaliers, voir le spectacle de Layla Zoe et ses musiciens
sur l’une des scènes extérieures du village. Espérons
que l’an prochain, on le lui accordera comme se fut le cas lors de son
passage en 2008.
Domenic Romanelli
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George Carter
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Craig Miller - Dimitri Lebel
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Un week-end achalandé
La dernière fin de semaine du festival
fut loin de décevoir avec le Power Stroke Blues Band, Tommy Castro,
Levi William et Blackburn, qui ont tous occupé une scène
au cours de la journée du samedi. La promenade Deslauriers, où
Trevor Finlay faisait une performance dès 14 heures, était
déjà comblée par un nombre considérable de
spectateurs qui écoutaient les pièces du cinquième
album de l’artiste : ''Bootleg''. Ce jour-là, une intense chaleur
affligeait Tremblant, laissant supposer que la plage du Lac Mercier accueillerait
à elle seule de nombreux touristes. S’y sont d’ailleurs produits
cette même journée les groupes Runaway Slide, Blues Delight
et le Trevor Finlay Band.
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Angel Forrest - Bob Walsh
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En soirée, Angel Forrest et Bob Walsh
déchaînèrent toute une affluence à la Place
St-Bernard. Au point tel qu’il était difficile d’assister au spectacle,
parce que trop de monde et aucun écran géant. La chanteuse
nous présenta des pièces de son nouvel album, ''Come Alive''
en débutant avec la chanson titre, suivie de ''Tell Me Why''. Après
quoi, elle manifesta son bonheur de présenter enfin ses propres
compositions. Normal, puisque son dernier album remontait à 2005.
Le bluesman, Bob Walsh, vint la rejoindre en cours de route et la chanteuse
termina le spectacle avec une brillante interprétation de ''Hallalujah'',
succès de Leonard Cohen, à en faire dresser les poils.
Même si la pluie se déversait sur
les Laurentides lors de la journée de dimanche, j’ai pris la peine
d’aller voir la fusion acoustique, inscrite à la programmation,
trop curieuse de voir les artistes qui s’y produiraient. Je suis arrivée
au moment où le bassiste Matthew Passalacqua et le chanteur/guitariste,
Justin Saladino, tous deux membres du trio Runaway Slide, terminaient leur
pièce, juste avant de présenter Layla Zoe. Cette dernière,
accompagnée du guitariste Alberto Colombo et du batteur Drew Austin
a entamé ''I’d Rather Go Blind'', hypnotisant tous ceux qui l’entendaient
pour la première fois. Les spectateurs mouillés comme des
lavettes ou cachés sous leurs parapluies en redemandèrent
et sa version particulière de ''Hound Dog'' fit un malheur. Avant
de nous quitter pour son spectacle au Lac Mercier, on la vit vendre un
nombre considérable d’albums, le temps de quelques minutes à
peine. Eh oui, deux chansons auront suffi pour s’en amouracher. |
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Enfin, le talentueux Nic Payne était de
retour cette année en formule solo ! Sa trop longue absence au festival
fut manifestée par les inconditionnels de l’artiste. Même
s’il occupait la plus petite scène du site, soit celle du Vieux-Tremblant,
beaucoup de gens étaient là pour entendre le Montréalais,
multi instrumentiste. La façon qu’il a de réarranger des
pièces pour nous en faire des versions bien travaillées (je
pense à Billy Jean, entre autres), ses medleys brillants, la proximité
qu’il a et l’interaction avec son public font de lui un artiste bien estimé
des Québécois. Ses prouesses instrumentales surprennent toujours.
Je pense au son de moteur qu’il incarne en désaccordant sa guitare
ou le son de basse qu’il imite. Le public est fou de ce chanteur charmeur
qui donne tout ce qu’il a sur scène, et qui par l’effet même
est un ''entertainer'' chevronné, passez-moi l’anglicisme. Jim Zeller
qui furetait par hasard en mangeant son cornet de crème glacée
(drôle d’image n’est-ce pas ?) fut invité à le rejoindre,
lui et sa ruine babine, pour entreprendre ''Willie and the Hand Jive''
Ce spectacle intime, s’il a été concluant, aurait pourtant
mérité d’être étiré dans le temps. Après
tout, il s’agissait de la seule performance de l’artiste dans tout l’horaire
du festival. |
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Nick Payne - Marc Deschênes
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-------Jam
night sous les étoiles
Le porte-parole, Zachary Richard, chic’n swell dans
son complet blanc, est venu introduire le jam night tant attendu et dans
lequel se réunissent différents artistes ayant participé
à cette 17e édition. « Je préfère
laisser place à la musique parce que les mots me manquent ! »
a-t’il dit avant d’accueillir Jim Zeller et ses musiciens : le guitariste
Fred Freedom, le batteur David Devine et le bassiste Marc Deschênes.
Dans l’interprétation de ''Key to The Highway'', Freedom nous a
proposé un solo déchaîné et l’on sentait que
le jam en serait tout un. Suivi de ''All Along the Wachtower'', l’harmoniciste
s’est montré comme d’habitude bien généreux et littéralement
en feu, sautillant d’un bord à l’autre de la scène. Zachary
est venu l’accompagner de son instrument à vent pour faire ''Jack
Daniel’s Blues'', suivi de Nic Payne à la guitare rythmique.
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Dawn Tyler Watson - Layla Zoe
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Un festival de blues sans les légendaires
Jim Zeller et Carl Tremblay serait comme un groupe sans son chanteur. Les
deux routiers du blues attirent toujours les foules et leurs admirateurs
ont pu les voir s’exécuter à plusieurs reprises dans les
bars du village piétonnier.
Ce fut au tour de Carl Tremblay, vénéré
lors du dernier Gala Lys Blues, de contribuer au jam avant de se diriger
au P’tit Caribou pour un dernier show. Ses fidèles musiciens étaient
tous de la partie : le guitariste Carl Dutremble, le batteur Stéphane
Jeté et le bassiste Mario Couture. On eut droit à ''Born
on the Bayou'' avant de voir arriver le jeune Justin Saladino à
la guitare suivi de Zachary Richard, qui dansait, parce que content de
retrouver son vieux chum. Michel Ouellette (Mo Blues) prit la place de
Nic Payne puis Tremblay enchaîna les paroles de ''Hound Dog'' avant
de céder le micro à Saladino, qui entreprit l’une des emblématiques
chansons de blues : ''Crossroads''. |
En guise de dessert, on avait réservé
une place à Layla Zoe et ses musiciens (mentionnés plus haut
dans l’article), qui fut un moment fort de ce spectacle. La ravissante
Dawn Tyler Watson s’est jointe à elle et les deux complices ont
fini le jam avec ''Rock Me Baby'', au grand dam d’une foule prête
à en recevoir davantage. Mais réglementations obligent !
Le spectacle a pris fin et de toute façon, Jim, Carl et Layla allaient
chacun jouer dans un bar respectif pour finir en beauté ses dix
jours de festivités.
Blues et succès
ne font qu’un
La distribution d’artistes est le fruit des choix
portés par ceux qui occupent la direction artistique, soit Brian
Slack, Gary Quadros et Guy Primeau. Je les félicite d’ailleurs pour
le travail colossal qu’ils ont accompli. Difficile de faire mieux !
En terminant, je ne peux passer sous silence la
qualité exceptionnelle du son lors des shows extérieurs.
L’expertise de l’équipe technique est un motif primordial à
la réussite d’un tel événement. Mission réussie
!
De même que pour le porte-parole, Zachary
Richard, qui y est pour beaucoup dans le succès du festival. Sa
grande implication, sa générosité, sa culture, ses
connaissances, son amour de la musique, son talent ainsi que la pléiade
d’artistes louisianais qui le suivait, ont fait de lui l’un de meilleurs
porte-parole de l’histoire du festival international du blues de Tremblant.
Merci à tous les artisans,
Patricia Clavel |
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Matt Anderson
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Blackburn
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Craig Miller & Bluesville Express
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Annie Raines - Paul Rishell
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