Webzine Le Net Blues
Festival
International du Blues de Tremblant
2011
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Ten Years After
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C’est le 14 juillet dernier, sur la scène
Volkwagen du festival international du blues de Tremblant, que s’est produit
le spectacle tant attendu du légendaire groupe Ten years after.
Ils ont fait leur entrée sur scène sous une marre d’applaudissements
et dès les premières notes, il était tangible que
cette soirée allait être mémorable.
Fondé officiellement en 1966, le groupe
d’Angleterre originalement formé d’Alvin Lee, Rick Lee, Chick Churchill
et Leo Lyon, ont fracassé les palmarès après seulement
un an. C’est avec la pièce I’m going home, en 1969 à Woodstock
aux États-Unis, que le groupe a véritablement fait son entrée
parmi les grands groupes de l’époque. C’est aussi avec ce morceau
qu'ils ont débuté la soirée, Joe Gooch à la
voix. Ce dernier a joint le groupe en 2003, alors qu’Alvin Lee poursuivit
une carrière solo. Lyon a livré une performance au-delà
des attentes toute la soirée. Dans une forme impressionnante, il
a donné le ton à ce qui allait être un spectacle mémorable
pour les fans agglomérés devant la scène, et visiblement
nostalgique de la belle époque du rock des années ’70. |
Ils ont biensûr fait quelques pièces de leur plus récent
album Evolution, paru en 2008. La foule s’étend jusque dans les
rues et acclame avec vigueur le groupe qui a maintenant 45 ans de route.
La frénésie atteint son apogée par la suite, alors
que Rick Lee débute un solo de batterie; une performance digne d’un
grand qui a duré plus de cinq minutes. Le public ravi, encourageait
le batteur. Aussi dans une forme qui pourrait faire rougir n’importe quel
jeune premier, il s’est adressé à ses fans, d’abord avec
son accent d’Angleterre et ensuite en français. La proximité
des membres de la formation avec son public est remarquable. Malgré
toutes ces années de métiers, on les sent toujours aussi
reconnaissant de l’appui qu’ils reçoivent de leurs fans. Il a mentionné
qu’il appréciait vraiment Mont-Tremblant et que c’était un
endroit magnifique.
C’est au son de la grosse caisse que le reste du groupe a refait son
entrée, suite au moment accordé à Lee. Encore une
fois, c’est avec enthousiasme que tous ont répondu aux premiers
accords de Love like a man, popularisé en 1970, tiré de leur
deuxième album Crickelwood green. Lyon et Gooch débordent
d’énergie et livrent la musique sans faux pas. Les quatre membres
s’amusent et interagissent avec les gens comme s’ils nous avaient invités
à une fête. |
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Joe Gooch
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Leo Lyon
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Ten Years After a été le premier
groupe, internationalement, à enregistrer un single. Ils ont aussi
été les premiers à sortir un album vinyle ayant un
45 tours d’un côté et un 33 tours de l’autre, c’était
Crickelwood Green. Toujours aussi innovateurs et infatigables, après
une heure de performance énergique, ils renchérissent avec
un autre grand succès : I’d love to change the world. Cette pièce
popularisée en 1971 et tiré de l’album A space in time, demeure
leur plus gros succès. Lyon racontait que dans l’après-midi,
une jeune femme l’avait abordé pour lui demander s’ils allaient
jouer ce morceau. Bien évidemment, il ne pouvait passer à
côté, il lui a donc dédié. Les duos de guitare
entre Gooch et Lyon donnent des frissons.
La finale s’est composées de pièces
de l’époque rock d’Elvis Presley, tels que Blues sued shoes et Hang
Dog. Au rappel, Churchill, qui avait été plutôt discret
pendant le spectacle, s’est surpassé dans une impressionnante performance
au clavier. Il a clos la soirée avec brio.
Ten years after a donné un excellent spectacle
: une heure trente de pur bonheur. Ils se sont ensuite rendu à L’aire
du blues, un dôme aménagé côté cour de
la scène VW, qui permet les rencontres entre les artistes et le
public. |
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Rick Lee
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-En
haut à gauche; André Ocheduszko (Organisateur NorandBlues)
En haut à droite; Martin
Lachance (Animateur à Tremblant)
En bas: Ten Years After
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À leur image, ils se sont prêté
à une séance d’autographe, tout en simplicité. Ils
interagissent avec leurs fans comme avec des amis, sans prétention.
Churchill est arrivé le premier, une bouteille de rouge à
la main. Les autres membres de la formation l’ont rejoint aussitôt
et c’est alors que le mystère au sujet du nom du groupe a été
éclairé.
C’est Leo Lyon qui a raconté qu’un jour,
le groupe avait été attiré par une nouvelle dans le
journal qui parlait d’un livre intitulé Ten years after. C’est ainsi
que le nom du groupe a été trouvé. Aussi, en parallèle,
le batteur Rick Lee, un grand fan de Presley, aimait le fait que Ten years
after a été créé dix ans après les débuts
d’Elvis dans le rock, en 1956. |
Chick Churchill
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Une importante file d’admirateurs s’est placé
devant le podium, impatiente de rencontrer leurs idoles de jeunesse. Le
groupe s’était arrêté au Blues Fest d’Ottawa en 2007,
et dans l’Ouest canadien en 2008, c’est donc avec impatience et fébrilité
que plusieurs attendaient en file. Parmi eux, certains avaient amené
de vieilles pochettes d’album vinyle, datant des débuts du groupe.
À la blague, à la vue de ces objets de collections, Churchill
a annoncé que la formation allait durer jusqu’en 2027, ce qui l’amènerait
à 81 ans. Ils ont terminé une tournée en Europe, dans
des pays jusqu’alors non visités par la formation, à la fin
de 2010 et seront encore quelques jours au Canada. Ils repartent ensuite
pour l’Europe et ont des dates de spectacle prévues jusqu’en décembre.
Pour plus d’informations sur le groupe rendez-vous au www.tenyearsafternow.com.
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Todd Wolf Band
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Todd Wolfe
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Le Festival international du blues de Tremblant
nous a permis d’apprécier une performance de Todd Wolfe band, sur
la scène VW, le 14 juillet dernier. Originaire de New York,
Todd Wolfe débute en tant que guitariste en 1979. En compagnie de
son groupe de l’époque, il fera son nom à travers les petites
salles new yorkaises jusqu’en 1990 alors qu’il rencontre Sheryl Crow, une
inconnue du grand public. Maintenant basé à Los Angeles,
ils s’associent musicalement le temps de la création de l’album
de celle-ci et feront ensuite la tournée de l’album Thuesday night
music club, de 1993 à 1998. Durant la tournée, le groupe
Todd Wolfe band est créé et c’est en 1996 que le nouveau
groupe propose un son blues-agressif, inspiré des groupes des années
’60 et ’70. Les membres accompagnant Todd ont passablement variés
avec les années. Le groupe aujourd’hui composé de Suavek
Zaniesienko (basse), Roger Voss (batterie) et Michael Fossa (B3) se joint
à eux quelques fois.
En première partie du groupe légendaire
Ten Years After, le trio Todd Wolf a offert une prestation blues de leur
dernier album Todd Wolfe Band Live, paru en janvier 2011. Un bon blues
américain, bien senti, au rythme tantôt rock, tantôt
lasif, qui a capté l’attention du public, qui l’ont découvert,
pour la plupart, ce soir là. Ils ont aussi offert une version revisitée
de la populaire pièce I can see clearly now, de Johnny Nash. |
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Fait à noté, en plus des dates de spectacle avec son
groupe, Wolfe collabore sporadiquement a l’écriture pour plusieurs
artistes tels que Sheryl Crow, Deborah Coleman, Larry McCray, Faith Hill
et Stevie Nicks.
Le groupe se produit surtout aux État-Unis, et ont été
de passage à Tremblant et au Cisco Blues Fest d’Ottawa les 14 et
16 juillet. Ils repartent ensuite pour une tournée américaine.
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Denis Viel Band
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Denis Viel
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C’est par une chaleur accablante et un soleil
ardent que s’est produit Denis Viel et sa formation acoustique au Festival
du blues de Tremblant, ce dimanche dernier.
La foule rassemblée devant la petite scène
de la promenade Deslauriers, au versant sud de la montagne, tape des mains
au son des compositions de l’artiste. Accompagné de ses accolite
Claude Desjardins à l’harmonica et de Yannick Lambert à la
basse, Viel interprète principalement les pièces de son tout
récent album Red River et quelques-un de ses coups-de-cœur. Le batteur,
Marc, s’est joint à eux pour ce spectacle seulement. |
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Le public du festival aime le blues et sait apprécier
le talent des musiciens devant eux. Le jeune guitariste de 28 ans, originaire
de Québec, est un spécialiste du «finger picking».
Ceci donne le ton folk-blues auquel il a habitué son public. Ses
interventions avec la foule sont naturelles et elle est réceptive.
Plusieurs entendent l’artiste pour la première fois lors de cette
prestation, et semblent ravis. Denis Viel se qualifie d’auteur de «musique
de galerie», à l’image des maisons anciennes ayant un porche
en son tour, à la campagne. On l’imagine effectivement se bercer
sur sa chaise de bois, jouant Hoo Hoo Train ou Good friends, good bye.
Le spectacle s’est terminé sur la populaire
pièce La grange de ZZ top, un groupe coup-de-cœur de l’artiste,
et le public a chanté en chœur les notes graves des paroles «Haw-haw-haw-haw».
Malgré les 38 degrés au thermomètre, les gens ont
dansé et tapé des mains et du pied au rythme de la musique
de ce jeune artiste for prometteur. Denis Viel est finaliste au 6e Grand
prix de la guitare de Montréal, associé au Festival de Jazz.
Il a aussi récemment remporté le Prix du jury au concours
Relève en Blues, du Festiblues de Montréal, lui ouvrant la
porte au prestigieux festival Blues-sur-Seine, de France, où il
a eu l’occasion de se produire en novembre dernier. Si vous aimez la musique
de galerie, Red River vous charmera.
Quelques découvertes des États-Unis
Randy Oxford Band
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Randy
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Les membres du Randy Oxford band ont foulé
les planches de la grande scène Volkswagen les derniers, le 17 juillet,
date de clôture du Festival international du blues de Tremblant.
La formation basée à Seattle aux États-Unis a de caractéristique
ses origines multiethniques donnant une sonorité blues des plus
particulières.
Ils ont remporté le prix du jury lors du
plus récent International blues challenge, tenu à Memphis
en février, où les plus grands de la musique blues se rencontrent
pour compétitionner. Randy Oxford mentionne qu’il est d’autant plus
fier de ce prix, car ils n’ont pu présenter qu’une seule pièce
au concours et il ne faut pas oublier que ce groupe est très jeune.
La formation de six musiciens s’est créée au gré des
coups-de-cœur de Randy Oxford; tromboniste émérite, membre
fondateur et vieux routier de la scène blues. Ce dernier a à
son actif plus de 30 albums en carrière, dont cinq de lui uniquement.
Ce natif des États-Unis a su flairer les bons musiciens pour faire
naître ce groupe des plus dynamique. |
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Ils ont présenté leur album Festival,
paru cette année. Un pur délice! Oxford ouvre le spectacle
accompagné d’abord par Jho Blenis guitariste du Japon, Rafael Tranquilino
guitariste du Mexique, Farko Dosumov bassiste d’Ouzbékistan, Richard
Sabol batteur des États-Unis et L.A. Smith aux bongos, aussi des
États-Unis. C’est un départ en trombe avec des rythmes
endiablés. Tous les musiciens dansent et bougent avec entrain, ils
sont lancé!
La canicule n’embête plus le public qui
danse aussi, comme les membres du groupe. Ils ont tenu les gens dans une
ambiance de fête avec leur blues bien à eux. Tranquilino a
même offert une pièce blues en espagnole. Au dire d’Oxford,
ils sont probablement le seul groupe de la scène blues à
le faire dans cette langue.
Après quelques pièces, le groupe
a laissé place à la voix de Jada Amy. La jeune chanteuse
est désarmante par la profondeur de sa voix. Cette perle rare amène
une toute autre dynamique au groupe, qui reste toujours aussi énergique.
Elle sait, comme rare le font, transmettre l’émotion à travers
un micro. Elle bouge suavement au son des notes de ses comparses. Énergie
et surprise seraient les mots pour décrire le Randy Oxford Band.
Leur album Festival reflète bien ce qu’ils transposent en spectacle.
Pour en savoir d’avantage sur la formation : www.randyoxford.com |
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Gary Allegretto
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Le sympathique Gary Allegretto, de Los Angeles,
s’est aussi arrêté au Festival pour quelques jours. L’harmoniciste
a offert quelques prestations qui ont beaucoup plues aux spectateurs et
a aussi donné un atelier d’harmonica aux enfants qui le voulaient
bien, à l’Aire du blues. Ces derniers ont même eu l’occasion
de présenter un petit spectacle, accompagné de l’artiste,
suite à leurs apprentissages.
Cet homme œuvre beaucoup dans le domaine communautaire,
et aime partager sa passion de la musique à travers le monde. Il
a été en Haïti, suite aux tremblements de terres ayant
dévastés le pays, pour faire des ateliers avec les jeunes
sans abris. Il est aussi récipiendaire du prix Keeping the blues
alive, en 2011, grâce à ces gestes.
Il racontait, devant un auditoire attentif, que
ses parents favorisaient beaucoup l’apprentissage de la musique. Ils l’inscrivirent
alors à des leçons de saxophone, «mais le saxophone
n’a pas voulu de moi. Un jour, ma vie a changé quand mon grand-père
m’a donné ceci», dit-il en levant son harmonica dans les airs.
C’est à la petite scène de la place Deslauriers qu’il a présenté
son dernier spectacle dans le cadre du festival. Entre les pièces,
d’une intensité remarquable pour n’être accompagné
que de lui-même, il s’adresse aux gens avec beaucoup de reconnaissance. |
Il a dit n’avoir jamais connu meilleur public,
et qu’il veut certainement reproduire l’expérience l’an prochain.
C’est avec une ovation debout que Gary Allegretto a quitté Mt-Tremblant,
le sourire aux lèvres. Pour plus de détails sur la carrière,
et sur les œuvres caritatives de l’artiste, rendez-vous au www.garyallegretto.com
Mylène Nadon
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