Webzine Le Net Blues
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Trois-Rivières
en Blues 2009
Une première édition qui entraînera
le début d'une belle tradition!
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Rob MacDonald
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Angel Forrest
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Angel Forrest - Denis Coulombe
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Les amateurs de blues peuvent désormais se
réjouir puisque le Festival de Blues de Trois-Rivières reviendra
l’an prochain, au grand bonheur des organisateurs qui ont certes travaillé
fort en faisant revivre ce festival après 12 longues années
d’absence. La grande fête du blues, qui se tenait en plein coeur
du centre-ville de Trois-Rivières sur la rue Badeaux, les 28-29
et 30 août, fut un réel succès, considérant
la température pluvieuse et parfois glaciale. Le résultat
d’une telle réussite est bien sûr le fruit d’une bonne
programmation, entièrement gratuite pour les festivaliers, mais
avant tout grâce au travail acharné des trois organisateurs
de l’événement soit le conseiller municipal Guy Daigle ainsi
que Dany Bruneau et Christian Gamache, qui ont tout mis en oeuvre afin
de rendre ce week-end mémorable.
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Angel Forrest Trio
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''C'est lors d’une soirée de blues dans
un bar du centre-ville de Trois-Rivières que l’idée nous
est venue de remettre sur pied le festival de blues de Trois-Rivières.
Animés par une passion commune pour le blues, l'idée de faire
renaître le festival a pris naissance. Il ne restait plus qu'à
passer à l'action et s'entourer de partenaires qui croyaient en
notre projet''.
Le projet qui s’est donc avéré
concluant, aura permis aux Trifluviens et touristes d’assister aux spectacles
des Sleepwalkers, Rick L. Blues, Steve Hill, Bob Champoux, Bharath &
his Rhythm Four, Mo Blues, Taxi Blues, Angel Forrest, Bob Walsh, Rob Lutes,
Runaway Slide, Paul Deslauriers et Dawn Tyler Watson. Ces artistes ont
tous chacun leur tour pris possession de l’unique grande scène,
installée au bout de la rue Badeaux et certains spectacles furent
offerts dans les bars environnants jusqu’aux petites heures du matin.
L’accueil chaleureux de l’équipe organisatrice
m’aura donc permis d’assister à ces trois journées de pur
bonheur. |
Vendredi 28 août
Francis Périgny
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Sleepwalker Band
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Si le jeudi soir offrait une soirée V.I.P.
au bar Le Temple et dont Angel Forrest était l’artiste invitée,
c’est plutôt le vendredi que le festival prenait vie dans le centre-ville
de Trois-Rivières. La formation "Les Sleepwalkers", tous originaires
du coin, est composée du chanteur et guitariste Francis Périgny,
le contrebassiste Donald Dufresne, le batteur Michel Blais, le trompettiste
Doc. Piston et le saxophoniste René Demontigny. Le groupe ayant
déjà un album à leur actif, "It’s Worth It" est composé
de 10 pièces, dont 9 sont originales. Le répertoire qui est
sans nous rappeler parfois celui des Stray Cats, nous transporte plutôt
dans les années 50 grâce à un mélange de blues
et de swing, parfait pour faire danser la foule qui prend de plus en plus
d’ampleur devant la scène. Dès lors, on sent que les Trifluviens
n’auront guère l’intention d’ignorer cette première édition.
Les Sleepwalkers nous ont servi des pièces telles que: "I Got a
Woman", "All Shook Up" et "Who Do You Love", tandis que plusieurs enfants
courent et dansent au son d’une musique bien rythmée et exécutée
par de fameux musiciens. Longue vie aux Sleepwalkers!
Rick L. Blues
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Rick L. Blues Band
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Il s’agit toujours d’une formule gagnante, prometteuse
de bon blues, lorsque Rick L. Blues et ses musiciens apparaissent. Ceux-ci
ont foulé les planches de la scène peu après le groupe
précédent alors que tranquillement, le soleil se couchait
pour laisser paraître de superbes projections sur les établissements,
de chaque côté de la rue. Une initiative dont le résultat
était splendide.
Le guitariste Henri Breton, le batteur Bruno Roy
et le nouveau bassiste de Rick L., Cédric Dind Lavoie, ont débuté
le spectacle avec une intro musicale servant à présenter
notre bluesman montréalais, toujours aussi chic et aux airs de gentleman.
Enchaînant au gré de plusieurs pièces dont certaines
de son tout nouvel album "Back to The Roots With Friends", Rick L. Blues
nous a chanté "Tigerman", "Cross Road Blues" ainsi qu’une chanson
circonstancielle, "I’ll Warm You Up", puisque effectivement la température
perdait quelques degrés à son mercure. Le spectacle continua
avec "Hit the Road Jack", "Georgia On My Mind", "Everyday I Have the Blues"
et "I Got My Mojo Working", sous les applaudissements d’un public visiblement
satisfait.
Steve Hill and the Majestiks
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Steve Hill
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Un moment fort du festival, celui ayant attiré
le plus grand nombre de festivaliers, fut le spectacle livré par
Steve Hill and the Majestiks. Les Majestiks composés du bassiste
Dominic "Rock" Laroche, du batteur Sam Harrison et du guitariste Richard
Boisvert (qui remplace Jean-Sébastien Chouinard) étaient
grandement attendus par la foule rassemblée entre les rues Saint-Georges
et Saint-Antoine. Lorsque l’on sait que Steve Hill et Rock Laroche sont
d’autant plus natifs de Trois-Rivières, on s’attend, par la force
des choses à un spectacle de grande envergure. Et ce fut le cas.
Le groupe s’est entièrement donné aux spectateurs à
travers un son plus rock que blues mais tellement efficace. Le virtuose
de la guitare a fait sonner son instrument de façon magistrale,
enchaînant les pièces de son dernier album "The Damage Done"
paru le 7 juillet dernier, dont "Who Do You Think You Are". Juste avant
de poursuivre avec "Too Much Pressure" et "Up Jumped the Devil", Steve
Hill s’adresse à la foule en lui laissant savoir combien il est
content d’être là. On peut également se réjouir
d’entendre des pièces de l’album "Devil at My Heels" grâce
à "Even" et "Nasa Made", entre autres. "Le plus que vous donnez,
le plus qu’on a de gaz!!!!" s’écriera Steve Hill avant d’entamer
l’excellente pièce, "Give Your Woman What She Wants" et dans laquelle
les spectateurs participeront en tapant des mains, suivie de "Going Down"
et "The Fire Down Below". Le rappel est inévitable et la gang de
chums revient sur scène alors que Rock Laroche semble plus heureux
que jamais en souriant constamment à la foule. Ainsi, Steve Hill
se lance dans un solo sidérant dans "Devil at my Heels" et nous
en met plein la vue. Chanceux d’avoir encore ce guitariste parmi nous au
Québec, Steve Hill a du talent à revendre et les applaudissements
obstinés l’auront bien démontré. Un grand spectacle
livré par Steve Hill and the Majestiks.
Samedi 29 août
Bob Champoux
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Bob Champoux Band
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Dès midi, le guitariste Bob Champoux, reconnu
pour partager la scène aux côtés de Marjo et membre
du groupe La Brassée, montait sur la scène accompagné
d’un bassiste, d’un batteur ainsi que de la chanteuse Marie-Claude Gagnon.
Cette dernière, étant la chanteuse du groupe Marie Bang!
Bang!, dans lequel Bob Champoux est guitariste, a su tant bien que mal,
donner un peu de chaleur aux quelques spectateurs s’étant déplacés
à cette heure hâtive, en nous chantant entre autres les pièces
"That’s All Right (Mama)", "Give Me One Reason", "Shook Me All Night Long",
"Son of a Preacher Man" et "The Thrill is Gone".
Bharath Rajakumare
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Bahrath and His Rhythm Four
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Le groupe Bahrath and His Rythm Four prenait la relève
avec leur répertoire bien rythmé des années 50 et
dont fait partie le chanteur/harmoniciste Bharath Rajakumar, le batteur
Ben Caissie, le guitariste Colin Perry et le bassiste Costa Zafiropoulos.
Avec un album fraîchement sorti en 2009, "Tsunami", la formation
nous offre donc des pièces de leur dernier opus en plus d’interpréter
celle de Little Walter : "Off The Wall", ce dernier s’avérant une
grande source d’inspiration pour Bharath. Colin Perry poursuit avec "Dig
Myself a Hole" et l’excellente formation cède la place à
Mo Blues.
Mo Blues Band
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MO Blues
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Mo Blues, qui habite désormais la ville de
Trois-Rivières depuis environ un an, est arrivé aux côtés
du claviériste Jean-Yves Allaire, le bassiste Clément Duhamel
et le batteur Nicolas Lalandre. Alors que la température est franchement
maussade, le bluesman, quant à lui, aborde fièrement un sourire
qu’il gardera tout au long de sa performance et qui, par la force des choses,
incitera par sa musique et sa bonne humeur à faire danser le public.
Étonnamment, celui-ci s’est déplacé, compte tenu les
prévisions météorologiques, et prouve encore une fois
que ce festival a sa raison d’être. Le spectacle jovial de Mo Blues
s’est déroulé sous la cadence de quelques reprises ainsi
que des pièces de l’artiste dont "I Sing For Everyone", "Rock Me
Baby" et "My Old Friend Georgie". Après nous avoir fait ressentir
un bon blues langoureux de Jimmy Reed, Mo Blues enchaîne avec la
pièce "Cool Blues Walk", une chanson d’Eddy "The Chief" Clearance
(Chicago, Illinois), un bluesman américain qui représente
pour lui une inspiration et en qui il voue un grand respect nous dira-t-il.
Bref, Mo Blues a donné une performance impeccable, muni de sa guitare
sur laquelle le signe de paix semble correspondre tout à fait à
la personnalité de celui qui en joue. Mo Blues chante bien et joue
bien, sans compter les innombrables solos de clavier livrés par
Jean-Yves Allaire qui, en bout de ligne, ont fait de ce spectacle une réussite.
Taxi Blues
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Christian Gamache (Organisateur)
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Avec un peu de retard à la programmation,
celle-ci affichait le groupe Taxi Blues. Le seul spectacle à m’avoir
malheureusement échappé à cause d'un conflit d’horaire.
La formation trifluvienne fondée en 2008 est composée de
six membres, dont le chanteur François Pilotte, les guitaristes
Jean-Guy Hamelin et Christian Gamache (l’un des organisateurs du festival),
le bassiste Jean Boudreau ainsi que le batteur Pierre Messier ont ainsi
livré une performance sur la grande scène.
Angel Forrest
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Angel Forrest Band
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Difficile de ne pas tomber sous le charme d’une chanteuse
comme Angel Forrest. Nous donnant toujours l’image d’être au sommet
de sa forme, la talentueuse diva du blues et la beauté incarnée,
aura tout donné ce soir-là, alors que le froid s’attaquait
à mes os et que la pluie tombait sans vouloir s’arrêter. Des
gens se seront tout de même déplacés, munis de leur
parapluies et certains privilégiés s'abriteront sous la tente
V.I.P. Angel aura tout fait afin de réchauffer son public déjà
acquis en nous interprétant une version de "Piece of My Heart" et
en racontant des anecdotes, telles la fois où elle fit la première
partie des Beach Boys alors qu’il grêlait: ''Peu importe la tempête,
il suffit de se laisser aller!''. Entourée de musiciens hors pairs,
dont les guitaristes Denis Coulombe et Rob MacDonald, le bassiste Alec
McElcheran et le batteur Sly Coulombe, Angel Forrest a tout d’une artiste
accomplie. Celle-ci fera chanter les spectateurs lors du couplet de "Wish
You Were Here", dont vous pouvez entendre la superbe version sur son album
"Here For You". L’artiste a cette capacité à vivre le moment
présent et entraîne avec elle les spectateurs, remerciant
à plusieurs reprises l’organisation du Festival de Blues de Trois-Rivières.
Elle nous interprète avec brio la pièce "Tell Mama", compilée
sur son premier album "Second Hand Blues". S’adressant régulièrement
à la foule, même pour prendre des demandes spéciales,
Angel interprète "Bobby McGee" comme personne ne peut le faire sauf
Janis. Décidément, rien ne peut arrêter la chanteuse
qui cède désormais la place au grand Bob Walsh.
Bob Walsh
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Bob Walsh Band
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Beau temps, mauvais temps, il n’est pas question
pour les organisateurs d’annuler un seul spectacle et c’est tant mieux,
puisque l’on ne voudrait surtout pas manquer Bob Walsh, qui vient clôturer
cette deuxième journée de festival. Accompagné de
ses musiciens, soit l’harmoniciste Guy Bélanger, le guitariste Christian
Martin, le bassiste Jean Cyr, le batteur Bernard "Bingo" Deslauriers et
le claviériste Stéphane Aubin, Bob Walsh est monté
sur scène, vêtu de son gros manteau, puisque effectivement
la froidure était telle qu’on se serait cru en début d’hiver.
"Bob Walsh sous zéro!!!'', s’écriera
le bluesman, question de nous faire rire, comme d’habitude. Même
si ce dernier ne semble pas tout à fait content de faire un spectacle
dans de telles conditions météorologiques, il n’aura suffi
que de deux chansons pour le réchauffer et le sentir heureux d’être
avec nous. L’excellente reprise de "Ain’t No Sunshine", dans laquelle un
solo de clavier nous transporte, suivie d’une version presque reggæ
de "What a Wonderful World" a déjà conquis les spectateurs
qui, malheureusement, ne sont pas aussi nombreux que la veille. Ceux qui
se sont déplacés auront toutefois assisté à
un très bon spectacle de blues, les empêchant de regretter
la décision d’avoir affronté la pluie et les vents froids.
''Joyeux Noël tout le monde!!!'' nous lance
Bob Walsh à la blague avant d’entamer la pièce de Billy Preston
"Will It Go Round In Circles". Celui-ci parvient à faire taire la
foule alors qu’il chuchote le refrain. Un bon moment. Puis suivront "Stand
By Me" et "Stormy Monday". Cette dernière nous permet d’entendre
l’harmonica de Guy Bélanger qui, comme à l’habitude, nous
caresse les oreilles de son instrument qu’il maîtrise de façon
grandiose, suivie de la reprise de "Summertime". Bob Walsh vient clore
le spectacle avec une interprétation de "You Are So Beautiful",
au son des applaudissements d’une foule assouvie. Ce spectacle s’avèrera
l’un de mes coups de coeur du festival, ne serait-ce que pour les musiciens,
tous aussi bons les uns que les autres mais entre autres, Bob Walsh étant
un vrai "showman" à la voix puissante, il a su nous faire rire et
prendre soin de son public. Si Bob Walsh se dit sous zéro, moi je
lui accorde un 10 sur 10!
Il ne reste plus qu'à terminer la soirée
en beauté et pour ce faire, rien de mieux qu'un spectacle de Paul
Deslauriers, au bar Le Carlito. Pas surprenant de constater la présence
de plusieurs personnes en arrivant sur place, puisqu'il faut bien le dire,
Paul Deslauriers est populaire. Un samedi soir qui dans mon cas n'aurait
pu être mieux comblé alors que la fête et le blues se
seront alliés jusqu'aux petites heures.
Dimanche 30 août 2009
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Rob Lutes
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La dernière journée du festival
est arrivée alors que le soleil, lui, semble vouloir sortir de sa
tanière. C'est Rob Lutes qui amorce le premier spectacle, aux côtés
de son fidèle guitariste, Rob MacDonald, du bassiste Jeff Allard
et du batteur Sly Coulombe. Le beau temps donne à l'événement
un aspect plus familial puisque plusieurs enfants sont sur le site à
courir, danser ou encore se promener à trottinette, le sourire flagrant.
On s'imagine alors ce à quoi aurait pu ressembler le festival si
la température avait été plus généreuse
pendant le week-end. Car effectivement, le festival se veut d'être
prime à bord un événement familial et gratuit.
''Ça va rester gratuit. Il y a beaucoup
de festivals qui viennent au monde et qui décident d'imposer un
coût d'entrée par la suite. De notre côté, on
est sur la même longueur d'ondes là-dessus.''
On peut ainsi se réjouir d'un festival
accessible à tous ou personne n'est exclus mais tout le monde bienvenu.
La journée du dimanche s'annonce plutôt bien, alors que déjà
certains s'imprègnent des paroles de Rob Lutes et du talent indéniable
de ce dernier. |
Ses musiciens chevronnés accompagnent sa guitare
acoustique tandis que Rob MacDonald gratte sa dobro. N'ayant jamais caché
mon amour profond et presque inconditionnel pour la musique de Rob Lutes,
je ne peux faire autrement que d'écouter attentivement son répertoire,
dont les textes réfléchis et les mélodies accrocheuses
me submergent d'émotions. Ainsi, nous avons droit à quelques
pièces de son dernier album, ''Truth & Fiction'', dont font
partie "The Only Soul", "Bread", ''Constancy'' et ''A Small Reminder''
entre autres. Il replonge toutefois dans son album précédent
grâce à des pièces telles que "That's How Strong My
Love Is" et "Throw Me From This Train". Rob Lutes parle souvent aux spectateurs
et nous présente ses chansons en prenant la peine de nous mettre
dans le contexte de la pièce, ce qui donne au spectacle un aspect
plus intimiste. Toujours en flirtant à la fois avec le blues et
le folk, ce dernier n'aurait pu mieux débuter la journée
et il fut regrettable d'apprendre qu'il ne participerait pas au Jam Session
de fin de soirée.
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Runaway Slide
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C'est au tour du trio Runaway Slide, récipiendaire
d'un Lys Blues dans la catégorie Groupe Révélation
2008, de prendre la relève et de faire vibrer Trois-Rivières.
Tous âgés entre 14 et 15 ans, les cousins Justin Saladino
(guitare/voix), Adam Passalacqua (batterie), et Matthew Passalacqua (bassiste),
surprennent par le son qui émane de leurs instruments. Saladino
est de toute évidence un futur prodige s'il persiste à ce
rythme. Ce dernier descend même de la scène avec sa guitare
pour se promener parmi les gens, qui l'encouragent et apprécient
le moment dont résulte une ambiance décontractée.
Après un "Red House" d'Hendrix bien ressenti, le trio enchaine avec
"Satch Boogie" de Satriani, question d'en mettre plein la vue aux spectateurs
séduits depuis le tout début avec des pièces telles
que "Roadhouse Blues" ou "Black Cat Bone". La formation épate franchement
et la scène est réchauffée plus que jamais pour accueillir
Paul Deslauriers. |
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Paul Deslauriers Band
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Il y a longtemps que je n'avais pas vu Paul Deslauriers
en solo sur une grande scène. Plus fréquemment en formule
duo avec Dawn Tyler Watson (leur spectacle est un succès), on ne
dit pas non lorsque le guitariste veut "rocker" davantage et se retrouve
seul au micro avec ses acolytes : Greg Morency à la basse et Sam
Harrisson à la batterie. Débutant avec la célèbre
pièce "Crossroads", la prochaine heure s'annonce forte en intensité.
Le public eut droit à une superbe version de "Hound Dog", dans laquelle
Paul Deslauriers puise dans sa sensualité afin de nous exprimer
doucement les paroles d'Elvis et cela sans compter le solo de guitare à
couper le souffle qui précéda. Avec une touche d'humour,
un bon répertoire et un retour en arrière avec certaines
pièces de l'époque où il avait son groupe Black Cat
Bone, tout y est. Il ne reste plus qu'à apprécier, Paul Deslauriers.
Il aura pris pleine possession de la scène et fait de ce moment
un des plus mémorables du festival. |
''Dans mes coups de cœur, je te dirais que
Paul Deslauriers a vraiment été à la hauteur des attentes
que j'avais de lui''. C'est tout de même flatteur lorsqu'il s'agit
des propos de l'un des organisateurs, Christian Gamache. Paul Deslauriers
aura d'ailleurs eu droit à une ovation de la part des spectateurs
qui avaient amené leurs chaises pour l'occasion. Le groupe répondra
au rappel de la foule et chacun reviendra nous livrer un de leur solo.
Bref, tout un spectacle, riche en décibels!
Dawn Tyler Watson - Paul Deslauliers
Band
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Paul Deslauriers - Dawn Tyler Watson
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Vers 19h, c'est au tour de Dawn Tyler Watson d'offrir
sa performance. On sait alors que nous aurons droit à un spectacle
de qualité, dans lequel la chanteuse nous fera voyager entre le
blues et le jazz. Avec son potentiel à se faire connaître
sur la scène internationale, elle est une artiste qui constamment
dégage le plaisir d'être sur les planches. Son solo de sax
imité avec sa voix, dans lequel chaque note est juste et défile
une après l'autre, est devenu un moment clé du spectacle
auquel aspirent ceux qui la connaissent déjà. Il faut dire
que rares sont ceux capables d'un tel exploit. Aux côtés de
ses musiciens, la chanteuse nous a interprété des pièces
dont "Latex", "Take it Outside" et "Trouble In Mind". En plus d'avoir une
personnalité attachante, Dawn Tyler Watson ne rate jamais l'occasion
de nous éblouir, nous toucher et nous divertir. Un fort bon spectacle.
Un festival de blues n'en serait pas un
sans avoir au moins un harmoniciste en tête d'affiche. C'est Jim
Zeller qui fut invité sur la grande scène afin de nous jouer
des pièces de son répertoire, dont : "Jack Daniel's", "Melody",
"Fright Train" et "Godfather". Accompagné de son guitariste Fred
Freedom, Marc Deschênes à la basse et David Devine à
la batterie, Zeller se donne beaucoup sur scène et exploite son
instrument au maximum. Son amour de la scène et de la musique est
incontestable. Celui-ci aura d'ailleurs hérité de la tâche
peu évidente de prendre en main la panoplie d'artistes qui attendent
derrière la scène pour le Jam session servant à clôturer
le festival de Blues de Trois-Rivières.

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Ainsi le public retrouve sur scène certains
membres de la formation Taxi Blues, Bob Champoux, Rob MacDonald, Paul Deslauriers,
Dawn Tyler Watson, Sam Harrison, Greg Morency, Justin Saladino ainsi que
le guitariste Paul Sobel Fudin qui, en visite de Boston, fut appelé
à jammer avec nos musiciens québécois. L'invitation
en aura valu la peine, puisque son jeu de guitare fut maintes fois acclamé.
C'est à Jim Zeller et ses musiciens
que revient la dernière prestation offerte dans un bar, soit à
L'Embuscade, situé sur la rue Badeaux. Ce petit "bijou de bar" était
bondé de gens et la piste de danse active plus que jamais.
Les établissements, tels que les restaurants
et les bars du centre-ville de Trois-Rivières, sont sincèrement
d'une beauté rare. Tous stylés de façon originale,
chaque endroit est unique et moderne. Ce qui inspire confort et plaisir.
Les Trifluviens sont des gens accueillants et leur réceptivité
face à la première édition du festival fut si positive
que la tradition se poursuivra l'an prochain. |
Guy D'Aigle (Présentateur)
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Jim Zeller Band
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"L'an prochain, plutôt que de durer 3 jours,
le festival durera 5 jours puis on va avoir 2 scènes principales"
nous dit Christian Gamache. "On pense même à organiser un
spectacle en salle. Il y a beaucoup de projets dans l'air'' mentionne le
conseiller municipal Guy Daigle. Il est évident que certains points
seront sujets à l'amélioration afin de rendre le festival
encore plus populaire, mais sans aucun doute, le trio d'enfer formé
par les organisateurs est digne de confiance et leur projet ne fera que
prendre de l'ampleur d'année en année. Leur ouverture d'esprit
ainsi que leur amour du blues font de ce trio une formule gagnante. Je
ne remercierai jamais assez toute la formidable équipe et tout particulièrement
Christian Gamache, qui a accueilli Le Net Blues les bras ouverts afin de
participer à l'événement.
Bravo aux artistes qui ont fait de ces trois journées
une réelle fête du blues et que la pluie n'aura guère
réussi à noyer!
Patricia Clavel
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