Webzine Le Net Blues
Billy Craig
Festival de Jazz De Montréal
2002
Maximum blues de Carleton 2002. J’ai eu l’opportunité de m'entretenir
avec Billy Craig, originaire de Chicago. Cet harmoniciste/chanteur
connu est respecté pour l'ensemble de son travail aussi bien à
Montréal qu'à travers le Québec. Billy a accepté
de partager ses observations à propos des changements qu’il a constatés
au court des 10 dernières années sur la scène musicale.
« Premièrement, les bars ont vécus beaucoup d’épreuves.
Ils doivent couper leurs coûts quelques parts et c’est les bands
qui écopent. Quelques bars ont même tout simplement,
cessé d’engager des musiciens. Il n'y a plus de public. Comment
alors assembler du matériel plus intéressant et pourquoi?
Il y a très peu de variété dans le blues à
Montréal. C’est une faiblesse majeure et ça fait très
mal dans les assistances ! Ce manque d’innovation, d’originalité
et aussi ce manque d'engagement de la part des musiciens à n’avoir
qu’un band et rester ensemble pour travailler sur un spectacle de qualité.
Nous avons à faire maintenant à une foule de band où
les musiciens changent constamment alors ils dépendent des vieux
standards de blues. Les gens disent <ça fait dix ans que
j'entends ça; j’aimerais entendre quelques choses de nouveau>, alors
ils cessent de sortir pour voir des spectacles de blues, les bars ne font
plus autant d’argent et les musiciens finissent par en payer le prix.
C’est un cercle vicieux. »
Il ajouta : « Il y a plusieurs facteurs incontrôlables;
le fait que les bars ferment leurs portes où qu’ils ne paient pas
correctement les musiciens, par contre nous pouvons avoir le contrôle
sur le fait d’être plus sérieux et de travailler plus fort.
Les musiciens ne prendront pas le temps d’apprendre du nouveau matériel,
à moins qu'ils ne reçoivent un très gros salaire.
Par exemple : si j'ai un engagement qui paie 75$ par musiciens/soir pour
le week-end, je ne peux exiger d'eux qu’ils viennent faire des pratiques
2 à 3 semaines avant le spectacle! J’ai l’impression que certains
musiciens ont abandonnés. Ils n’ont plus de dynamisme ou de
motivation pour prendre leur carrière en main. Ils se disent,
<c’est assez, j’ai 55 ans et je dois changer le cours de ma vie.>
Quelques-uns vieillissent dans l’ombre et ça c’est une honte. »
Lorsque je lui ai demandé de quoi ont besoins les musiciens
pour changer ses choses ? Billy me répondit : « Ils
ont besoin de détermination. » Il a aussi suggéré
de penser grand, « …comme le music-hall. Mais encore là,
il faut amener quelques choses de neuf et d’innovateur. Les gens
de paieront pas 15$ pour quelques choses qu’ils peuvent voir gratuitement.
» Son commentaire final. « Les musiciens doivent devenir
plus sérieux et commencer à prendre leur situation en main,
apprendre du nouveaux matériels. Rien n’est impossible.
Je n’ai commencé à écrire des chansons qu’il y a 5
ans seulement. Avant ça, je trimbalais la même croyance
et le même manque de confiance que d’autres musiciens ont, qu’ils
sont incapables de composer de la musique ou des paroles de chansons.»
Vous pouvez télécharger un vidéoclip tourné
par Le Net Blues au 17 ième festival d'Harmonica de Carl Tremblay
2003.
Vidéo
- Festival d'harmonica de Carl Tremblay 2002
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