Craig Miller est un harmoniciste chanteur américain
que nous avons aperçu pour la première fois l'an passé
au festival d'harmonica de Carl Tremblay au Café Campus de Montréal.
Une bouille sympatique et amicale doté d'une maîtrise du blues
d'origine très captivante. Nous sommes allés le rencontrer
au Bourbon Street West de Pointe-Claire il y a quelques semaines. Voici
donc l'entrevue réalisée avec ce musicien qui nous répond
avec toute humilité des vrais bluesmen.
Quand as-tu commencé à jouer
du Blues ?
Alors, où as-tu trouvé l’influence
de ta sonorité ?
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À Chicago, à la fin des années 70, je jouais dans
un groupe du genre un peu western/swing qui s’appelait ‘’Full Swing Ahead’’
qui fut fondé par Bob Egan, un guitariste de lap steel et pedal
steel, qui était à l’origine, du Blues Rodeo. Nous
avons beaucoup joué du genre ‘’Asleep at the Wheel’’ et ‘’Bob Wills
and the Texas Playboys’’ en plus de Cab Calloway, Duke Ellington. Beaucoup
de partition de son de violon et cor exécuté sur un harmonica
dans leurs style de pièces musicales.
Parce que j’étais souvent dans les bars j’ai commencé à rencontrer mes idoles et j’ai commencé à les questionner en cherchant à comprendre comment atteindre ce son insaisissable que je voulais tant obtenir. Avec le recul je me suis aperçu que je demandais toujours les mauvaises questions. Je demandais des conseils au sujet du choix des microphones, d’amplificateurs et de l’ajustement du contrôle sonore. J’ai beaucoup appris mais je ne pouvais toujours pas atteindre cette intensité et ce côté obscur du son. |
C’était autour de 1979, je prenais alors des cours de placement
de voix afin d’en améliorer l’étendu car j’étais le
chanteur des Full Swing Ahead, alors je travaillais déjà
les techniques de respirations, relaxation de la gorge, support du diaphragme…
les même techniques que l’on enseigne au saxophoniste. En 80
ou 81, j’ai rencontré James Cotton et son groupe de Chicago au club
On Broadway. Après avoir parlé un bon moment je lui
ai demandé franchement : ‘’comment réussis-tu à avoir
cet intensité sonore’’ ? Alors son ami s’approcha et posa
sa main sur la très large poitrine de James et dit : ‘’Hey ! Tout
vient d’ici !!’’ Je lui répond alors : Veux-tu dire que je
dois m’efforcer d’avoir une grosse poitrine comme ça ? Et
James Cotton m’a dit alors les mots qui ont changé entièrement
ma démarche : ‘’Mais non – tu n’as qu’à respirer avec la
poitrine que tu as !! Tu dois jouer d’ici ! C’est de là que
viennent tous les sons intenses, Man !!’’
C’est alors que j’ai commencé à appliquer toutes mes techniques vocales, respirations et spécialement celles qui touchent la gorge, le diaphragme et la relaxation corporelle et, le son est devenu immédiatement plus riche. Parce que l’entière trachée-artère, la gorge et les poumons deviennent une chambre à production de son (chambre de résonance ?) C’était trop simple ! Ce fut par contre un point tournant et bientôt mon son est devenu ma signature et parmi le monde rock de Chicago et les groupes qui faisaient des originaux, j’ai commencé à faire plusieurs apparitions en tant qu’invité et quelques sessions de travail. |
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Du milieu des années 90 jusqu’à la fin, j’ai fait des
tonnes de spectacles et quelques enregistrements avec un grand auteur/compositeur/interprète,
Ralph Convert et son petit groupe acoustique, aussi avec son groupe rock
électrique, The Bad Examples (www.waterdogmusic.com) J’ai
participé à des spectacles de blues avec The Blue Balls qui
se composait de quelques musiciens du groupe The Bad Examples et de leur
excellent guitariste John Duich qui fut une grande inspiration pour moi.
Dans la quarantaine, John a subi un infarctus fatal. Il était
en bonne forme, ne buvait pas mais il fumait,,, et du jour au lendemain,,
bang,,, il est mort ! Le monde venait de perdre un Géant.
J’étais souvent invité avec le groupe Dick Holliday & The Bamboo Gang, lequel était un ‘’who’s – who’’ des musiciens rock de Chicago. Tous des tueurs ! Dans cette période j’ai aussi enregistré un grand nombre de CD qui ont probablement trouvé une douzaine d’acheteurs peut-être une centaine !! En 95, j’étais à la tête d’un groupe de 10 musiciens le Big Witness, composé de ravageurs incluant Ahmad Jamal le bassiste tout simplement brillant de Jim Cammack. Même si le groupe était vraiment ‘’hot’’ le projet est tombé à l’eau au bout de six mois. |
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Quel a été ta session d’enregistrement
la plus mémorable ?
Tout ce que j’ai fait avec Ralph Convert fut
mémorable et amusant. Nous avons aussi fait des tonnes de
festivals et de gros spectacles incluant un enregistrement ‘’live’’ au
très populaire théâtre Park West de Chicago.
Le plus mémorable était un enregistrement pour William Bally,
mieux connus comme le fabricant de machine à sous et de ‘’pinball’’.
J’ai écrit et joué les lignes d’un ''Fiddle Tune'' avec banjos
et tout et tout, l’enregistrement fut fait à sa vieille usine de
1945. Le contrat payait $200 et j’ai essayé de recevoir des
royautés pour toutes les fois où la partie remportait beaucoup
d’argent. Ils m’ont dit : Désolé, non. Alors
j’ai essayé à 5 cent,,,, Non. Je me suis ré-essayé
à 1 sous. Non, c’est deux cent dollars ou bien on prend un
son d’harmonica sur un clavier midi !
J’ai répondu : Ok, Ok Où
est-ce que je me branche ? L’année suivante cette machine
à sous de malheur appelé Reel ‘Em In, est devenu LA plus
populaire dans le monde entier ! Le monde du jeu est devenu fou au
sujet de cette machine et jusqu’à quelques années ils remplissaient
une salle de machines et organisaient des tournois internationaux de Reel
‘Em In à Las Vegas !! Et, à chaque fois que vous atteignez
un certain niveau de gains vous pouvez entendre la petite musique que j’ai
composé et qui joue la partition d’harmonica. À chaque
fois que quelqu’un gagne, je reçois,,, absolument rien,,, mais au
moins personnes n’a à écouter un son d’harmonica au synthétiseur.
Quel a été ton influence principale
?
Musicalement, j’ai toujours été plus influencé par d’autres instruments que l’harmonica, en premier lieu le saxophone, guitare et claviers et à un certain degré la mandoline et les violoneux. J’ai travaillé des années à amener l’impression d’un autre instrument lorsque je joue de l’harmonica. Par exemple, j’ai toujours été fasciné par les guitaristes qui jouent des accords en mouvement lors de solo, comme Amos Garrett, Ry Cooder, Lowell George du Little Feat, aussi le virtuose du pedal steel Doug Jernigan et le très bon guitariste de la région du Texas-western, Buddy Emmons. Vocalement j’aime un grand nombre de gens ; Delbert McClinton, Joe Williams, Ray Price, Louie Jordan, Lambert-Hendricks et Ross, Elvis Costello, Bonnie Raitt. Mais ma collection est vraiment très éclectique incluant du vieux country comme Bob Wills et George Jones à Riders in the Sky, un groupe qui peut Yodler en harmonie. J’ai des tonnes de cd de k.d. Lang, un grande collection de Duke Ellington et quelques bon Bob Marley, Blue Rodeo, Clint Black, j’aime toutes les musiques si elles sont bonnes. Tu nous as dit que tu nous parlerais de ton son
d’orgue,,, sur l’harmonica ?
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Vidéo
Blues Train Deluxe
Harmonica: Craig
Miller - Guitare: James
Loon - Batteur: ''
Professor '' Jeff Tobin
Saxophone: Shmil
'' Rico '' Royale - Basse:
Ian
Partridge