Tout d’abord, chapeau à l’artiste d’avoir su attendre. C’est-à-dire de s’être écouté et d’avoir attendu le bon moment afin de créer un album dans la dignité et à la hauteur de son talent. Ce n’est pas un secret pour personne, Guy Bélanger traîne derrière lui de nombreuses années d’expérience, au travers desquelles il a accompagné une multitude d’artistes, dont parmi eux un certain Bob Walsh...

‘‘Car s’il n’y avait pas eu ce soir de novembre 1974 à Québec où tu m’as invité à te rejoindre sur la petite scène de L’Ostradamus avec ma première harmo dans les poches de mon imperméable, nos chemins ne se seraient jamais croisés.’’  

 Cette citation de Guy Bélanger, écrite à l’intérieure de la pochette, nous fait comprendre que Bob Walsh y est pour quelque chose dans la destinée et la carrière de l’harmoniciste. Un peu comme son mentor, devenu aujourd’hui après 30 ans, un complice et un ami. La relation qui les unit désormais doit être si forte, que seuls eux pourront en parler, mais chose certaine, sur scène, leur attitude crève les yeux.    

 J'ai ainsi écouté et réécouté les quatorze pièces de l'album. Je me suis alors dite combien il devait être fier mais surtout combien il méritait de l'être. Ce premier album est un petit chef-d'oeuvre musical et pour les moins fervents de l’harmonica, attention! vous pourriez vite changer d’avis! L’album nous fait redécouvrir l’instrument. J’y ai entendu l’harmonica comme jamais auparavant et n’aurais pu croire qu'à travers ce si petit instrument, pouvait naître de telles mélodies, à ce point touchantes et capables de nous parler sans même aucune parole pour l’accompagner. Guy Bélanger est un véritable créateur, capable de se distinguer musicalement et de nous impressionner avec cet album, digne d’un vent de fraîcheur pour l’industrie musicale. 

 Je précise la participation du pianiste Jean-Fernand Girard qui a offert une composition ‘‘Do It Together’’. Il s’agit là de mon morceau préféré sur l’album, puisque le piano et l’harmonica se marient à la perfection et l'écoute en est émouvante.

 Alors que la pièce instrumentale ‘‘Between Friends’’, écrite par Guy Bélanger et Rob Mac Donald vous dirige dans un tout autre style, soit le swingin’ hillbilly blues, la dernière pièce intitulée ‘‘The Last Song’’ quant à elle, chavire le coeur. Cette chanson d’Elton John, adaptée pour l’harmonica, nous fait entendre le violoncelle de Julie Trudeau et l’acoustique de Rob Mac Donald dans un esprit envoûtant. 

 Je ne peux ignorer la seule pièce sur laquelle est présent Jimmy James, c’est-à-dire ‘‘Snow Falling Grey’’. Cette composition de Bob Walsh, dont la partie vocale fut transposée par la guitare de Jimmy James vous assure un 6 minutes 35 absolument réussi, dans lequel on y reconnaît le talent du réputé guitariste.