Webzine Le Net Blues
Par: Réjean Nadon
Laurier Gagnon



blues@cafecampus.com
Un des principaux artisan du blues à Montréal est bien Laurier Gagnon. La musique occupe un grand espace dans sa vie. Outre son job de Directeur de la programmation au Café Campus, il est également un passionné bourré de talent que nous vous invitons à découvrir par cette entrevue.

De quelle région viens-tu ?
Je suis né dans une petite ville de la Côte Nord qui s'appelait Haute-Rive à l'époque. Maintenant, elle a été annexée à la ville de Baie-Comeau.

Dans la famille Gagnon jouait-on de la musique ?
Il y avait un piano à la maison et mes parents chantaient dans les chorales locales. Tous les enfants ont appris à jouer d'un instrument. Cependant, il n'y avait pas de "jam" familial. L'approche musicale était plutôt classique. Je fus d'ailleurs le premier et le seul à prendre une guitare dans mes mains. Moi, c'était le rock'n'roll qui m'intéressait.

Quand as-tu su que tu ferais ça toute ta vie ?
C'est à l'adolescence que j'ai vraiment commencé. Je dépensais tout mes sous de livreur de journaux à l'achat de disques et par la suite, d'instruments de musique. J'étais fasciné par la guitare électrique et la batterie.
 
Tes influences, idoles ?
Tout dépendant des époques, j'ai eu plusieurs influences différentes. Au début, c'était le rock (Deep Purple, The Doors, Jimi Hendrix, etc.). Puis il y a eu le rock-progressif (Pink Floyd et les autres) que j'ai bien apprecié écouter, mais sans avoir l'ambition d'en jouer. Par la suite, j'ai été un grand fan du AC/DC des débuts avec Bon Scott. J'ai aussi eu ma phase heavy-metal (Iron Maiden, Metallica, etc.). Le blues est venu beaucoup plus tard vers la mi-vingtaine. J'ai découvert que beaucoup des guitaristes qui m'avaient influencé avaient une racine commune : le blues. Voir Stevie Ray Vaughan en spectacle fut quelque chose que je n'oublierai jamais. Par la suite, j'ai creusé plus loin et je dirais que j'ai vraiment eu la piqûre en entendant Muddy Waters, Willie Dixon, mais surtout Howlin' Wolf. Il y en a un que j'ai découvert quelques années après et qui apparaît au sommet de ma liste d'incontournables, c'est Hound Dog Taylor. J'ai alors compris où Jon Spencer' Blues Explosion a trouvé son son.

Des études en musique ?
Je suis autodidacte. J'ai toujours appris "à l'oreille". En écoutant les disques, je figurais sur la guitare. C'est encore comme ça que je fonctionne aujourd'hui : à l'instinct.


 
En plus de ton band LG & The Blues Drivers,
tu travailles au Café Campus ?
Je suis Directeur de la programmation pour Café Campus en Blues.
Je travaille aussi à mon compte comme technicien et réparateur de guitares et basses.
Il m'arrive aussi de faire un peu de sonorisation et d'éclairage de spectacles.

Avec toute les personnalités que tu as côtoyé au Campus, il y sûrement un événement cocasse que tu aimerais raconter ? 
Avant l'un de leurs spectacles au Café Campus, Little Charlie & the Nightcats étaient en train d'installer l'équipement. Lorsque Ronnie James Weber a sorti sa contrebasse de l'étui, le manche était cassé, complètement séparé du corps de l'instrument. Nous avons découvert par la suite que c'est mon chien, Octave, qui avait fait tomber l'instrument. Nul besoin de préciser l'ambiance qui régnait à cet instant. Nous avons finalement trouvé une basse pour le spectacle et après quelques négociations nous avons conclu une entente de dédommagement. Le spectacle fut grandiose !

De toute les grandes personnalités qui sont allées au Campus, de laquelle gardes-tu le meilleur souvenir ?
Nous entretenons d'excellentes relations avec le milieu blues local et international. La plupart des artistes sont vraiment très gentils. Après 11 ans, il me serait trop difficile de n'en nommer qu'un seul. Je peux cependant dire que nous sommes très respectés et que, d'après plusieurs d'entre eux, le Café Campus figure parmi les meilleures salles pour le blues en Amérique. De pouvoir côtoyer tous ces musiciens de talent est pour moi une expérience inestimable.
 

Qu’elle est la chanson (blues ou non blues) d’un autre artiste que tu trouves géniale et que tu aurais aimé composer ? 
Je suis sincèrement incapable de répondre. J'aime bien les artistes qui ce démarquent par leur originalité et l'authenticité. Ceux qui ne font pas trop de "covers" ou qui réussissent vraiment à doner une nouvelle vie à une interprétation. 

Comment expliques-tu la remonter du blues au Québec avec le nombre de festivals et d’événements ?
Le blues est une musique spontanée et humaine. Je crois que c'est ce qui plaît aux québécois. Ça viens des "tripes".

Des projets futurs ? 
Je continue comme je l'ai toujours fait : en essayant de tirer le maximum de "fun" de la "patente". La musique pour moi ne doit pas être une contrainte. Tout au contraire, ça doit demeurer un canalisateur, un exutoire. Présentement, en plus de mon groupe, je joue aussi comme guitariste invité avec Kevin Mark. C'est très intéressant parce que ça me fait toucher à des styles complètement différents et nouveaux pour moi. Kevin Mark figure aussi comme invité au sein de mon groupe. Ça nous permet de s'entraider au niveau du "booking" et de développer une belle complicité. J'aimerais aussi démarrer bientôt un nouveau projet de disque. C'est toujours un défi et une expérience valorisante. 

La plus belle femme du monde artistique « Mondial » (pas le droit de nommer ta blonde) ?
Impossible de nommer qui que ce soit : ça ferait trop de jalouses.

Le meilleur guitariste « Mondial » (pas le droit de ce nommer) ?
Dick Trickle

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