Webzine le Net Blues
Artiste du mois janvier 2004 -  par: Réjean Nadon
Cheminement artistique par: Louise Gosselin
Paul Deslauriers
C’est à l’âge de 6 ans à Cornwall en Ontario que sa carrière musicale débuta en passant par le violon, le piano, la trompette, la basse électrique et finalement opter pour la guitare électrique. À l’âge de 15 ans il joue déjà du rock ‘n’ roll dans les clubs des alentours. À 19 ans il déménage à Montréal et entame des études en jazz à l’Université Mc Gill. Quelques temps plus tard, il forme son premier trio blues/rock appelé Kind of Blue pour ensuite l’appeler le Paul Deslauriers Band qui, en 1991, s'exécute au Festival International de Jazz de Montréal.
Photo: Mélanie Urquhart

En 1992, il forme le groupe Black Cat Bone avec son ami et pianiste virtuose Paul Buonassisi.  Le groupe nous donne: What a way to make a living en 1994 et Bone-ified en 1995.  Après une année de tournée dans l’est du pays, le groupe décide d’élire domicile à Vancouver qui d’après Paul ‘‘est la province où les choses se développent plus rapidement pour un band de blues anglophone et de plus, est situé près des Etats-Unis’’.

En 1996, après le terrible accident de la route qui laisse son partenaire Paul Buonassisi dans l’incapacité de continuer sa carrière au sein du groupe et la mort de son Père quelques mois plus tard, Paul prend un temps d’arrêt.  Le temps l'aide à surmonter ses épreuves et il remonte sur les planches en compagnie de Marc Deschênes, (qui fut le premier bassiste du Black Cat Bone) et (à la batterie) Sam Harrisson. Il s'exécute aussi avec Doug Elliott et Pat Steward dans le groupe Hume. 
La chanteuse, France D’Amour l’aperçoit en 1998 lors d’une prestation à Montréal et a su toute de suite que c’est lui qui l’accompagnerait lors de sa tournée (Le Silence des Roses, en 1999).  Pendant cette même tournée il reçoit un appel du directeur musical de la chanteuse Amanda Marshall qui cherche un guitariste pour la tournée Internationale 1999-2000 de celle-ci.  Au mois d’août, il se déplace à Montréal pour terminer la tournée avec France et à Toronto pour les répétitions avec le groupe d’Amanda.  À la fin du même mois la tournée International débute et elle se terminera en octobre 2000 ce qui l'amène à visiter plusieurs villes à travers le monde et faire une performance au Juno Award en 2000.

En 2001, après avoir joué ici et là avec son band régulier et des amis, il fait une autre fois la tournée avec France D’Amour mais cette fois en tant que directeur musical.
Peu de temps après, une tournée avec Garou l’amene à faire une soixantaine de spectacles à travers l’Europe et se termine en avril 2002 au Centre Bell.  On peut aussi voir une performance de Paul sur le DVD de Garou, '' live à Bercy '' en compagnie de Céline Dion.

À l’été 2002 Paul revient à ses premiers amours, l’écriture et jouer sa propre musique.  Il crée alors en octobre la compagnie de production Big Toe, qui englobe tout ce qui touche la promotion, la publicité, les tournées et aussi sa propre étiquette de disque.  En mars 2003, il lance Paul Deslauriers-Limited Edition EP, que vous pouvez vous procurer lors de ses spectacles ou par le biais de sa compagnie de production Big Toe.  Il est en préparation d’un CD avec vidéo, site web interactif et d’une tournée de promotion à grande échelle.  À surveiller ! 

Voici donc une entrevue réalisée avec Paul il y a quelques semaines.

Archive Le Net Blues:FIJM 2002

Bonjour, Paul. On t’a vu jouer ou diriger différents styles musicaux comme le rock, le pop/rock ou le blues par exemple. Est-ce que tu affectionnes un style en particulier?
J’affectionne plusieurs styles de musique, j’ai des goûts assez particuliers, on dirait même bizarres parfois! Ce qui m’inspire, par contre, peu importe le style de musique, c’est toujours l’émotion transmise. Aussi complexe ou rudimentaire qu’elle soit, c’est toujours ça qui vient me chercher. En ce qui concerne les styles de musique que je performe, j’ai joué beaucoup de blues et de rock dans ma carrière entre autres, mais je n’aime pas faire de distinction entre un « style » ou un autre. Pour moi, ça fait tout partie d’un vocabulaire musical que j’ai acquis au fil des années. La vie étant parfois plus longue qu’on le pense, il se peut bien que mon cheminement me voit faire plusieurs « virages » musicaux. J’espère, humblement, qu’il y aura toujours un public là pour me suivre dans mes excursions!
 

Photo: Louise Gosselin
Tu-as accompagné de nombreux artistes jusqu'à maintenant. Est-que tu as le goût de faire ton propre matériel et/ou te gardes-tu les portes ouvertes à tout autre projet de collaboration?
Ces temps-ci la majorité de mes efforts sont concentrés sur les performances de mon band et la réalisation de mon prochain album. La porte est toujours ouverte pour d’autres projets pourvu que le projet Paul Deslauriers n’en souffre pas.

Le concept des tournées, tu aimes ça? Il doit bien y avoir un événement cocasse à raconter?
Je vendrais mes guitares pour faire la tournée! J’ai toujours été un gars de scène. J’ai commencé dans les bars à l’âge de 15 ans et depuis la musique m’a amené à faire le tour de monde, quelle belle façon de voir la planète! Je suis très chanceux d’être capable de vivre de mon métier. Le processus créatif de composition et d’enregistrement suivi de performances tout en voyageant, voilà le comble artistique pour moi! En ce qui concerne les événements cocasses…Tout ce que je peux dire c’est qu’en tournée, tout peut et tout va arriver!!! De l’absurde au tragique au…devinez-donc!!! Pour les histoires spécifiques, il faudrait s’asseoir, prendre quelques bières pour me rafraîchir la mémoire et en jaser. Mais je ne nommerai pas de noms!!! (rires)...


 
Gardes-tu une certaine nostalgie de Black Cat Bone?
Définitivement. Je suis sûr que si ce n’était pas de l’accident quasi mortel de mon pianiste Paul Buonassisi, nous ferions encore de la musique ensemble aujourd’hui. Je suis certain de ne jamais connaître un pianiste aussi talentueux que lui. C’est une tragédie qui a marqué la vie d’énormément de gens, non seulement ses proches, mais aussi les fans que nous avions à travers le Canada. Heureusement nous avions pu enregistrer 2 albums avant que cela se produise, car c’était vraiment un band exceptionnel.

Les personnes du domaine musical qui t’ont influencé le plus?
Très jeune c’était les Beatles, Eric Clapton, Jimi Hendrix, Led Zeppelin, Stevie Ray Vaughan (je l’ai vu au Spectrum en ’84, je n’étais pas assez vieux pour me raser. C’était incroyable!!!) J’ai acheté mon premier album de Robert Johnson quand j’étais encore au secondaire et ça m’a amené à découvrir tous les vieux artistes de Delta Blues comme Charley Patton et Son House. J’ai même effectué un voyage au Mississippi, un genre de pellerinage spirituel si tu veux, pour aller puiser la source, quand j’avais à peu près vingt ans. Ces temps-ci j’écoute beaucoup de musique indienne. Si tu connais quelqu’un qui a une sitar à vendre, je suis acheteur!!! (rires)

1994
MP3 - Bye Bye Baby
Paroles et musiques
P. Deslauriers - J.F. Paradis

 
1995
Extrait MP3 - Hey Joe
Tu composes en faisant la musique d’abord, les textes ensuite ou vice versa et tes inspirations sont-elles périodiques ou spontanées?
J’écris régulièrement de la poésie dans un petit cahier, sans but précis. La plupart du temps c’est une idée musicale qui me vient en premier et ensuite je cherche dans mon cahier pour une ligne ou une strophe qui pourrait inspirer l’idée d’un texte. La plupart de mes idées me viennent quand je suis loin d’un crayon ou d'une guitare, c’est pour ça que j’ai demandé une mini-enregistreuse pour mon dernier anniversaire!!! 

Une question d’actualité ces temps-ci. J’aimerais avoir ton opinion du piratage d’albums sur Internet?
Par principe, je ne télécharge pas de musique par Internet. Je crois que si on enlève le droit aux artistes de gagner leurs vies avec leurs œuvres, on vient les étouffer nous-mêmes. C’est ironique que ces grands amateurs de musique (ceux qui téléchargent la musique gratuitement sans permission) seront responsables de la disparition de plusieurs artistes qui ne sauront pas survivre sans leurs gagne-pain. Ce sont les artistes marginaux et innovateurs qui en souffrent le plus. Les compagnies de disques ne risquent que sur les valeurs sûres, ce qui stérilise de plus en plus l’industrie de la musique. Je ne suis pas là pour défendre les grosses compagnies de disques, mais les artistes eux-mêmes. De grâce, achetez votre musique, que ce soit chez votre disquaire ou par Internet ou d’un artiste lui-même à son spectacle, ça en vaut la peine.

Le démo que tu m’as remis, est-ce le style plus rock que tu as l’intention de te diriger? 
C’est sûr que c’est une saveur qui semble prédominante chez moi ces temps-ci. C’est plutôt le résultat de mon exploration musical des dernières années. On a toujours le goût d’explorer, de se rendre plus loin que les frontières familières, mais si tu écoutes les solos de guitare…c’est rien que du blues. Je n'peux pas m’empêcher!!! 

Parle-nous de tes projets? 
Depuis un an, j’ai pris un recul volontaire de la scène et des collaborations avec d’autres artistes pour travailler l’écriture de mon prochain album. C’était nécessaire pour moi puisque avec le nombre de projets dans lequel j’étais impliqué, il m’était difficile d’avancer à mon goût sur le mien. Je passais des mois sur la route ici et en Europe et je m’ennuyais de créer du nouveau matériel à endisquer. J’ai donc pris le temps qu’il fallait pour focusser mon énergie sur la création, malgré le fait que je n’ai pu m’empêcher de me montrer le nez sur une scène ici et là!!! 

Photo: Mélanie Urquhart
Extrait MP3 - Lonly Wish I Could
Paroles: P. Deslauriers
Musiques: P Deslauriers - D. Elliott - P. Stewart
Le prochain album sera basé sur un « concept » qui va réunir des chansons plus concises à saveur blues/rock avec des numéros qui miseront plus sur l’improvisation et le développement d’idées musicales dans le contexte d’un band. Je ne veux pas vendre le « punch », mais disons qu’il y en aura autant pour les amateurs de chansons que les mordus de guitare!!! L’enregistrement commence en belle le 15 janvier 2004.
Photo: Aldo Druda  Week-end en Blues - Victoriaville 2003
À part la musique, il y a-il un autre métier que tu aurais aimé faire ? J’aurais été boxeur. Sérieusement, je n’ai jamais imaginé faire autre chose.

Qu'est-ce qui énerves le plus Paul Deslauriers?  La fermeture d’esprit

Dans le monde en général, la pire horreur pour toi? Le fait qu’il y ait des enfants qui souffrent partout.

Ton choix pour le meilleur album (mondial) jusqu’ici? Question piège…Impossible d’en choisir juste un, ce serait insulter tous les autres albums que j’adore!!!

Si tu gagnais à la loto plusieurs millions, qu’en ferais-tu? Je n’achète pas de billets de loto, ça serait gaspiller le peu d’argent que j’ai!!! (rires)

Merci Paul pour cette entrevue et également au Productions Big Toe  pour tous les renseignements fournis.
Veux-tu ajouter quelques mots à nos internautes?  N’abandonnez jamais vos rêves!!!

p.s. Pour ceux ou celles qui veulent faire partie de la liste d'envoi et recevoir les dernières nouvelles et/ou spectacles à venir entr'autre. Vous pouvez entrer en contact à l'adresse suivante bigtoeproductions@videotron.ca
 
 

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